Las de suivre leurs cours au lycée Emir Abdelkader de Bab El Oued (Alger) et des mauvaises conditions régnant au sein de cette structure, les étudiants de l'Ecole préparatoire de science et technologie (EPSTA) observent un débrayage depuis trois jours. Partageant le lycée avec les élèves du secondaire pour deux ans de cours préparatoires, temps pour se préparer à l'université, ces étudiants titulaires d'un bac avec 16/20 de moyenne et plus ne se sentent pas comme tels, vu l'exiguïté des lieux et les conditions dans lesquelles ils étudient. Ils n'ont droit ni au transport, ni à la cantine, ni à une chambre universitaire, encore moins à une salle de lecture, si ce n'est une «pseudo bibliothèque qui est toujours fermée», selon eux. «Nous sommes 300 étudiants, dont 250 en première année et 50 en deuxième, lésés par rapport aux autres étudiants, selon un délégué de section. Sans parler du manque de professeurs, dont la plupart sont des vacataires ou des enseignants dans des universités. Ces derniers ne sont pas de ce fait engagés à s'investir pleinement» à l'EPSTA. «Pourtant, celle-ci est considérée comme une école d'élite», s'exprime une autre déléguée, qui ajoute que le manque de matériel ne fait qu'aggraver leur situation. «Pour vous donner une idée, un micro est utilisé par trois étudiants en même temps», témoigne-t-elle. Les soucis de ces étudiants ne s'arrêtent hélas pas là. A commencer par le concours d'admission aux universités supposé se dérouler incessamment et dont la date ne leur a pas été communiquée à ce jour. «Une image flagrante de ce que représente l'administration de notre école : un pur concentré de désorganisation», nous dira un étudiant, ajoutant que le concours en question est partagé avec les étudiants de Bab Ezzouar de troisième année en technologie. Ce qui diminue leurs chances de réussite. De plus, le système exige que l'étudiant qui rate une année est transféré à l'université de Bab Ezzouar pour y suivre des études de technologie, «en tant que doublant». Le passage de la première à la deuxième année est des plus durs. Preuve en est : sur 200 étudiants, seuls 48 ont été admis, l'année précédente. «Nous voulons que les conditions s'améliorent. Dans le cas contraire, nous serons contraints de poursuivre notre mouvement.» Déterminés à faire bouger les choses, les étudiants ont interpellé hier leur tutelle par un rassemblement devant le ministère de l'Enseignement supérieur. Affaire à suivre.