Tandis que le gouvernement de transition était en réunion hier, avant l'annonce attendue, selon des sources, d'un «remaniement ministériel», sous la pression de la rue qui exige le départ des responsables du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) de cette institution, des confrontations ont eu lieu entre des opposants et des partisans du gouvernement. Ce qui a suscité des inquiétudes chez les Tunisiennes et les Tunisiens, dont bon nombre est pour «le départ des ministres du RCD du gouvernement» et d'autres pour qu'«une chance leur soit donnée». Les opposants scandaient des slogans hostiles au RCD et au gouvernement, les partisans, eux, des slogans demandant que le gouvernement de transition poursuive son travail «pour permettre le retour à la vie normale, en attendant les éléctions». La rue tunisienne grondait et des confrontations n'ont malheureusement pas pu être évitées. L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a organisé des rassemblements hier dans plusieurs quartiers de la capitale, exigeant «le départ de ceux qui ont volé et dilapidé le pays». Femmes et hommes participaient à ces rassemblements. Le face-à-face entre des militants de l'UGTT et des partisans du gouvernement provisoire a malheureusement abouti à des échauffourées. Militaires et policiers restent mobilisés pour assurer le maintien de l'ordre public et parer à toute éventualité. Le siège du ministère de l'Intérieur a été entouré de barbelés par l'armée qui craint un assaut de la part des manifestants. une source local évoque «une manifestation menée par des milliers de personnes à Gafsa», hier. Les opposants au gouvernement de transition expliquent leurs contestations par «le fait que des ministres issus du parti de Zine El Abidine Ben Ali qui a torturé et volé le peuple siègent au gouvernement». Les partisans expliquent leurs actions par «le fait qu'il faut accorder la chance au gouvernement de transition, sans prendre en considération la couleur politique de ses membres, afin de permettre à la Tunisie de reprendre une vie normale et pour que les institutions continuent à fonctionner». De notre envoyé spécial