Quelles sont les chances de réussite de la marche du 12 février à laquelle a appelé la Coordination nationale pour le changement et la démocratie ? La question se pose avec acuité au vu de l'interdiction des manifestations publiques dans la capitale, toujours de vigueur, et du manque de soutien de la part de la grande majorité des partis politiques, y compris ceux de l'opposition. Le plus en vue est le Front des forces socialistes (FFS), qui s'est démarqué de cette initiative. Vendredi et au moment où les animateurs de la Coordination nationale pour la démocratie et le changement se sont rencontrés à Alger pour fixer la date de la marche, Karim Tabbou, premier secrétaire national du parti, a indiqué à Tizi Ouzou que son parti ne sera pas aligné sur cette initiative. «Le FFS n'a pas été associé à la prise de cette décision», a-t-il expliqué lors du conseil fédéral du parti tenu dans la ville des Genêts. Outre le FFS, le mouvement Islah, un autre parti de l'opposition, ne participera pas à cette marche. «Organiser une marche n'est pas une priorité pour notre parti», a indiqué son secrétaire général, Djamel Abdesselam, qui a expliqué des contacts ont eu lieu entre son parti et les membres de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie. «Ces contacts n'ont pas été suffisants et convaincants pour que notre parti prenne part à la marche», a expliqué M. Abdesselam. Interrogé par ailleurs sur la batterie de mesures mises en place par les pouvoirs publics pour contenir la fronde sociale qui a éclaté en début de ce mois, le SG du mouvement Islah fera part de «l'échec du pouvoir quant à prendre en charge les revendications de la société». Ce constat est presque le même que celui établi par les membres de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, néanmoins cette similitude en matière de vision n'est pas à même d'inclure le mouvement Islah d'obédience islamiste parmi les participants à la marche du 12 février. Les initiateurs de la marche minoritaires Idem pour le Parti des travailleurs (PT), qui a déjà informé de sa démarcation par rapport à cette initiative. Pour ce qui est des formations politiques proches du pouvoir, notamment les partis de l'Alliance présidentielle, le MSP informe par la voix de son chargé de la communication, Mohamed Djemaâ, qu'il ne participera pas à la cette marche. «Nous sommes un parti de la réforme et non de la révolte», a déclaré Djemaâ, contacté hier. Ce dernier a même taxé les organisateurs de cette marche «d'une minorité voulant exploiter la détresse sociale pour des considérations partisanes». Pour sa part, le représentant du MSP affirme que «le malaise social que les Algériens sont en train de subir est aussi d'ordre politique, comme la fermeture de l'audiovisuel, le maintien de l'état d'urgence et la non-attribution d'agrément en faveur des syndicats». Par ailleurs, interrogé sur l'initiative de la marche du 12 février, M. Aïssi, chargé de la communication du FLN, a tout simplement indiqué que «les marches sont interdites à Alger», ajoutant que son parti s'attelle à l'établissement des rapports au sujet de la mise en application des récentes décisions prises par le gouvernement pour contenir la colère sociale.