Un plan permanent de sauvegarde de la Casbah d'Alger a été soumis au gouvernement pour approbation, a indiqué avant-hier le directeur général de l'Office national d'exploitation des biens culturels et protégés, M. Abdelouahab Zekagh. S'agissant des coûts de l'opération, il a annoncé sur les ondes de la radio algérienne Chaîne III, que «les sommes dégagées pour l'étude sont estimées à hauteur de 25 millions de dinars et celles affectées aux travaux d'urgence à plus de 900 millions de dinars. Selon M. Zekagh, il est prévu la restauration de 1816 maisonnettes, 776 maisons et de 9000 mètres carrés de parcelles vides à reconstruire. Globalement, la restauration de la Casbah d'Alger nécessite une enveloppe financière de 56 milliards de dinars, a-t-il indiqué. «Ce plan a été finalisé au bout de trois ans d'étude et soumis à l'approbation du gouvernement qui devra réunir un Conseil interministériel pour voter un budget destiné à la restauration de ce patrimoine national». Le Conseil interministériel va dégager les sommes nécessaires pour aider les habitants à restaurer leurs maisons. L'Etat procédera aussi à l'achat de parcelles de terrain pour les reconstruire, a-t-il expliqué. Le plan présente, également, d'autres mesures telles que l'aménagement de placettes et ruelles, ainsi que la remise en état des réseaux souterrains, a-t-il ajouté, relevant en outre la nécessité d'une action sociale sur ce tissu urbain de plus de 50 000 habitants. Il a indiqué que plus de 60 propriétaires se sont présentés aux autorités compétentes soit pour céder leurs maisons gratuitement à l'Etat, les vendre ou pour solliciter la participation des pouvoirs publics à leur restauration. M. Zekagh a déploré le fait que des propriétaires de maisons à la Casbah laissent celles-ci tomber en ruine pour pouvoir ensuite en reconstruire d'autres de style moderne, rappelant que la Casbah est protégée par des lois pour préserver son cachet authentique. «L'Etat doit sauver ces maisons. Si les propriétaires n'acceptent pas leur restauration, il ne restera plus alors aux pouvoirs publics que de procéder à leur expropriation pour utilité publique», a-t-il assuré. «Depuis 1962, nous avons dépensé 2400 milliards de dinars pour la Casbah, et distribué 11 000 logements», a-t-il relevé, regrettant que cette somme ait été utilisée dans des interventions «qui n'étaient pas réfléchies». Interrogé, par ailleurs, sur le devenir du site archéologique découvert à la place des Martyrs, il a affirmé qu'il ne sera pas touché par les travaux du métro qui ont permis de le mettre au jour. Le métro qui devait initialement traverser cette place à 19 mètres de profondeur le fera à présent à 34 mètres afin de sauvegarder des vestiges datant de plusieurs siècles. Ce véritable musée en plein air à Alger devrait retrouver sa grandeur.