Des centaines de manifestants à New York Plusieurs centaines de manifestants se rassemblent à Times Square à New York pour réclamer le départ immédiat du président égyptien Hosni Moubarak. «Que Moubarak s'en aille!», scandaient les manifestants, agitant des drapeaux égyptiens et brandissant des pancartes où l'on pouvait lire «Les Etats-Unis doivent cesser d'aider le régime de Moubarak». Une garde de fer autour du musée égyptien Un important dispositif militaire a été déployé hier autour du musée du Caire. Des soldats en tenue de combat, casque lourd, gilet pare-balles et kalachnikov, sont en faction tous les 20 mètres derrière les grilles. A leurs côtés, des pompiers en casque jaune. Dans la cour, il y a aussi des blindés. D'autres sont sur la place. Depuis que la semaine dernière, des intrus sont parvenus à pénétrer dans les salles du musée et, cherchant l'or, ont cassé des vitrines et endommagé 70 objets, fermé depuis plus de huit jours, le musée est bordé par une avenue qui constitue l'une des lignes de front entre manifestants pro et anti-Moubarak, qui s'affrontent sporadiquement à coups de pierres. Paris suspend la vente d'armes et matériel antiémeutes La France a suspendu il y a une dizaine de jours, au début du mouvement de contestation contre Hosni Moubarak en Egypte, les ventes d'armes et de matériel de maintien de l'ordre à destination de ce pays, selon les services du Premier ministre François Fillon. Concernant le matériel de guerre, la décision a été prise lors d'une réunion ad hoc le 27 janvier, alors que le matériel de maintien de l'ordre, notamment les grenades lacrymogènes, a été suspendu par les douanes le 25 janvier, a précisé cette même source. La réouverture de la Bourse du Caire repoussée jusqu'à nouvel ordre La Bourse du Caire ne rouvrira pas demain comme prévu et une date pour sa reprise n'a pas été fixée, selon son président, au 12e jour d'une révolte populaire réclamant le départ du président Hosni Moubarak. La réouverture sera précédée d'une série de mesures exceptionnelles pour soutenir la place du Caire et qui font actuellement l'objet de discussions. Il a en outre affirmé que la réouverture de la Bourse dépendrait aussi de la réouverture des banques et d'une reprise normale du secteur, ainsi que le rétablissement complet des services de l'internet. La Bourse du Caire avait clôturé le 27 janvier sur une forte baisse de plus de 10% accusant en deux jours des pertes de 70 milliards de livres (EGP), soit environ 12 milliards de dollars, selon des chiffres officiels. Des subventions débloquées pour financer l'achat de blé L'Egypte a débloqué 1,5 milliard de livres égyptiennes (189 millions d'euros) pour financer des achats de blé, a annoncé ce samedi le ministre des Finances Samir Radouane à l'agence de presse Mena. Cette décision porte à 2,8 milliards de livres (352 millions d'euros) les sommes débloquées depuis deux jours pour de tels achats. L'inflation des prix alimentaires est aussi une des causes des manifestations en Egypte et en Jordanie. Gazoduc Egypte-Israël, une perte sèche pour la Jordanie L'arrêt de l'approvisionnement de gaz d'Egypte après l'attaque à l'explosif samedi contre un gazoduc coûtera à la Jordanie des pertes de 3,5 millions de dollars par jour, selon un responsable jordanien. Après l'attaque, les autorités égyptiennes ont coupé l'approvisionnement sur deux conduites du gazoduc, l'une livrant du gaz à la Jordanie et l'autre à Israël. Le gaz égyptien couvre 80% des besoins électriques de la Jordanie «qui importe 6,8 millions de mètres cubes de gaz par jour d'Egypte. Il a ajouté s'attendre à ce que l'acheminement de gaz vers la Jordanie reprenne dans les trois à quatre jours. Manifestation pour l'Egypte à Nazareth Quelque deux cents Arabes israéliens ont défilé hier à Nazareth, en Galilée, pour exprimer leur solidarité avec le mouvement de contestation en Egypte contre le régime du président Hosni Moubarak lancé le 25 janvier, selon des médias israéliens. Les manifestants se réclamaient pour la plupart du parti arabe israélien Balad. Deux députés de cette formation, Hanin Zoabi et Jamal Zahalkha, ont participé à la manifestation. Mardi, deux cents manifestants, également des Arabes israéliens, s'étaient rassemblés près de l'ambassade d'Egypte à Tel-Aviv et scandaient des slogans hostiles au régime du président égyptien Hosni Moubarak, le qualifiant de «traître» et de «vendu à Israël et aux Américains». La communauté des Arabes israéliens, composée des descendants des 160 000 Palestiniens restés sur leurs terres après la création d'Israël en 1948, compte 1,2 million de personnes, soit près de 20% de la population globale du pays. Les experts français invités à garder le silence sur l''Egypte Le Quai d'Orsay demande à des chercheurs français en Egypte de ne plus s'exprimer dans les médias sur ce pays, au nom de l'obligation de réserve des fonctionnaires et pour des raisons de sécurité. Cette règle s'applique au fonctionnaire «surtout lorsqu'il s'agit de parler de ce qui se passe dans le pays où il a reçu une autorisation de séjour et de travail», précise le porte-parole, Bernard Valero. «La deuxième raison, c'est que pour des raisons de sécurité, il y a eu une recommandation de l'ambassade de dire n'en faisons pas trop, n'apparaissez pas trop publiquement. Si vous rentrez en France, vous pouvez vous exprimer, mais là, il faut faire attention.»