Si 29 pays, sur les 56 membres de l'Organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (Isesco) participent effectivement à la manifestation, il n'en demeure pas moins que certains pays comme la Chine, l'Italie, l'Espagne, la Russie, Cuba et le Portugal ont manifesté leur intention de participer à travers diverses activités. «Leur confirmation se fera après le 15 mars lors d'un point de presse», selon les propos de Mme Toumi. Faisant allusion à l'argent, nerf de toute activité, la ministre mentionne : «Le budget est toujours insuffisant, mais l'Etat a mis des moyens énormes pour préparer et tenir cet événement ; ce qui fait chaud au cœur, c'est qu'il a mis sa capacité à syndiquer ses moyens pour mettre en place ce projet.» Dans cette optique, elle fait référence à l'intérêt de la tenue de «Tlemcen capitale de la culture islamique», en ces moments de troubles. Elle précise avec beaucoup de conviction : «J'ai une haute idée de mon pays et du peuple, je n'ai pas le même rêve de Camus ; je ne rêve pas de beaux sites, mais du peuple, et je ne considère pas l'Algérien comme un tube digestif mais comme une conscience, une identité, une culture, et un combat pour la liberté.» En matière de programme, au regard de tant d'activités, il paraît pour le moins ambitieux. A ce sujet, la ministre estime que pour cette manifestation, «ils ont pris comme référent le capital culturel européen afin d'être aussi performant et compétitif».. Dans les différents registres culturels et artistiques, la littérature a une place de choix avec la parution de 365 titres et 12 colloques relatifs à «l'histoire de Tlemcen et de sa région», à «la poésie féminine de Tlemcen», à «l'Islam au Maghreb et le rôle de Tlemcen dans sa propagation», à «plusieurs figures illustres de la ville», à «l'œuvre de Mohammed Dib», à «la poésie et la musique andalouse», «Tlemcen résistance et lutte de libération nationale», à «histoire littéraire de Tlemcen», à «Tlemcen terre d'accueil après la chute de Grenade», aux «savoir-faire ancestraux de Tlemcen et de sa région», à «l'Emir Abdelkader et Tlemcen», et aux «routes de la foi». Ces thématiques en rapport avec cette cité millénaire qui seront appréhendées par des experts algériens et étrangers s'échelonneront du 21 février au 17 janvier 2012. 200 tournées artistiques et musicales avec 1000 artistes seront diffusées Durant une année, Tlemcen et ses contrées limitrophes vivront au rythme de huit festivals nationaux et internationaux notamment celui de la calligraphie, de la miniature et arts décoratifs, de la musique andalouse et musiques anciennes, du hawzi, des danses populaires, de l'inchad, du diwan, et du Samâ Soufi ; ces multiples festivals s'étaleront du 20 avril au 25 novembre 2011. Il ressort que pour cet événement, 200 tournées artistiques et musicales avec 1000 artistes seront diffusées durant toute l'année. Dans ce volet culturel, le public pourra apprécier neuf expositions dont celles inhérentes aux «manuscrits musulmans», «à l'âge d'or en pays d'Islam», sur «l'architecture et histoire des sites et monuments de Tlemcen», sur «les traces des Almohades et Almoravides», sur «les échanges Tlemcen/Béjaïa», sur «les traces des Andalous», sur «la vie quotidienne à Tlemcen», sur «la qalaâ des Beni Hammad», sur «le patrimoine culturel immatériel en pays d'Islam» . Ce sont des collections de photographies qui donneront un regard synoptique sur la civilisation arabo-musulmane. Le quatrième art se distingue dans cette manifestation avec 19 pièces Dans le septième art, un programme bien élaboré et étoffé portera sur 35 projets cinématographiques intégrant des documentaires et deux longs métrages comme celui de Abdelkrim Bahloul sur Dib et L'andalou de Mohamed Chouikh. Les documentaires qui seront visionnés dès le mois de février axent sur le patrimoine, la culture que sur certains figures et sites de la ville et sur le patrimoine immatériel comme El Goual de Boualem Aissaoui, sur Tlemcen la grande mosquée de Mohamed Houideg, sur Boustène Tlemcen de Hafid Bensalah, Sur les traces de Cheikha Tetma de Mina Kessar, sur Ibn Khaldoun de Chergui Kharroubi... Le quatrième art se distingue dans cette manifestation avec 19 pièces du TNA, des théâtres régionaux et des coopératives. Les représentations qui débutent avec Choukhous wa ahdeth de Mohamed Kacem et Mille hourras pour une gueuse de Mohammed Dib en février prendront fin en décembre. Il est à noter que des semaines culturelles nationales et internationales auront lieu notamment avec les pays non inclus dans l'Isesco. Pour, la cérémonie populaire d'ouverture, elle prendra effet le 15 février. A ce sujet, Mme Toumi a signalé qu'elle a plaidé auprès du président de la République pour que cette inauguration se fasse en février afin de permettre à tous les artistes de participer. La cérémonie officielle est prévue pour le 16 avril. Notons que la conférence des ministres de la Culture des pays islamiques se déroulera le troisième trimestre de cette année. Au vu de tant d'activités culturelles et des innombrables manifestations artistiques cet événement d'une grande envergure augure d'une organisation sans failles, de moyens conséquents et de dynamiser l'art et la culture.