Le secteur de l'industrie n'a participé qu'à près de 5% de la valeur ajoutée globale de l'année dernière, soit un peu moins que la part des services et administration. Ce constat est de M. Ouyahia qui a déclaré récemment devant les députés de l'APN que l'Algérie a perdu son industrie. Ce qui est regrettable, c'est que l'industrie se situe en dernière position parmi les secteurs pour sa contribution à la création de richesses nationales. La production nationale connaît des lacunes structurelles, elle a laissé la place à l'importation qui gagne du terrain. Face à cette situation désastreuse, le gouvernement a tracé une vision bien précise pour développer l'industrie, à commencer par relever de 5% à près de 10% en 2014 sa part dans la valeur ajoutée globale qui se crée annuellement. L'Algérie dispose pourtant d'une importante base industrielle, mais on relève que les industries manufacturières n'ont pratiquement pas connu de hausses durant plusieurs années, notamment depuis que notre pays est passé de l'économie dirigée à l'économie de marché. Malgré les sommes colossales injectées pour les opérations de mise à niveau, la situation n'a pas connu d'amélioration notable. La stratégie industrielle de l'Algérie a montré ses limites dès le milieu des années 1980 à la suite de la baisse drastique des revenus pétroliers qui avaient servi à la financer. Aujourd'hui, dans la stratégie de redéploiement industriel, de nombreuses contraintes persistent et se transforment souvent en obstacles par rapport aux objectifs recherchés, à l'ex emple de la question complexe du foncier industriel et des mécanismes de financement. Le Premier ministre avait indiqué, jeudi dernier, que «l'Algérie n'a pas prioritairement besoin actuellement de capitaux étrangers, mais elle est cruellement en manque de savoir-faire, de technologie, de management moderne et de partenaires à même d'ouvrir demain d'autres marchés à des productions en association». M. Ouyahia, qui a fait cette déclaration lors de la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement devant l'APN, a rappelé que «l'Algérie offre à ceux qui sont disposés à l'accompagner dans son développement des avantages nombreux». L'Algérie attend des investissements mixtes qui seront réalisés chez elle, le recours aux biens et aux services locaux, le développement du taux d'intégration nationale, le réinvestissement de la contrepartie des avantages fiscaux obtenus et la réalisation de balances en devises positives, d'abord par une substitution aux importations et ensuite par une exportation de productions sous leur propre label. Pour valoriser les atouts nationaux, le code des marchés publics dispose que toute entreprise étrangère désireuse de soumissionner pour un contrat public de biens ou de services en Algérie devra accompagner son offre d'une proposition de participation à la modernisation d'une entreprise algérienne.