Les entreprises algériennes, en particulier celles du secteur privé, «sont ligotées par l'indisponibilité des moyens financiers», a révélé Habib Yousfi, président de la Confédération des entrepreneurs et opérateurs algériens (Cgeoa). De passage hier sur la Chaîne III, M. Yousfi a déploré le fait que les banques publiques ne s'impliquent pas suffisamment dans la promotion du secteur de l'économie, et que l'apport des systèmes financiers en direction des PME-PMI reste mitigé. Pour en finir avec une telle situation contraignante, le patron de la Cgeoa suggère qu'«il est souhaitable que les banques puissent jouer un rôle prépondérant en mettant à la disposition de l'économie l'énorme potentiel financier dont elles disposent». Dans cette optique, l'invité de la Chaîne III a d'ailleurs salué la décision de dépénaliser sous peu l'acte de gestion tel que recommandé par le chef de l'Etat lors du dernier Conseil des ministres. Selon les explications qu'il a fournies à ce sujet, le fait que le concours des banques en matière de financement des Pme-Pmi a été jusque-là insuffisant est lié à la contrainte de la pénalisation de la gestion. «A partir du moment où il y a la levée de cette contrainte, derrière laquelle se drapait le système bancaire pour ne pas accorder des crédits aux entreprises, ils doivent agir d'une manière rapide pour résoudre ce problème», souligne Habib Yousfi, en rappelant que lors de la conférence des cadres de la nation tenue à Club des Pins, le président Bouteflika avait instruit les banques de mettre au service des entreprises algériennes les réserves financières à leur disposition et qui sont estimés à quelque 1300 milliards de dinars. Pour Habib Yousfi, sans le concours financier des banques, beaucoup de PME-PMI encourent le risque de cessation de leur activité. «Il y a 450 000 PME dans le pays.Si chaque entreprise emploie 5 salariés, je vous laisse le soin de calculer le nombre d'emplois qui sont menacés par la fermeture du crédit», a-t-il indiqué. Le patron de la Cgeoa dénonce le fait que le secteur privé national soit marginalisé dans la commande publique. Interrogé sur son appréciation de la décision de report des paiements par chèques des montants équivalents ou supérieurs à 500 000 DA, Habib Yousfi a répondu qu'il est pour le paiement par chèques «mais pas dans l'état actuel des choses».