Les 14 moniteurs d'auto-écoles que compte la daïra de Tigzirt ne savent plus quoi faire pour se faire entendre. Depuis plusieurs années, ils exercent leur métier dans des conditions plus que déplorables. Les multiples interpellations des autorités locales pour l'amélioration de leur situation et la mise en place du minimum de moyens n'ont jamais trouvé un écho favorable. Pourtant, ils ne réclament pas grand-chose. Juste un petit endroit où exercer. Leur grand problème, en effet, est le manque d'un circuit où travailler convenablement. Actuellement, un petit espace sur la RN24, à côté du village Mazer, est mis à leur disposition, à plus de 10 km vers l'ouest de la ville. L'endroit est jugé inadéquat par les moniteurs et les candidats pour les examens du permis de conduire. En plus de l'éloignement, de l'exiguïté des lieux et du manque d'abribus, les candidats et les moniteurs travaillent la peur au ventre à cause de manque des conditions sécuritaires, surtout que la forêt de Mizrana, qui abrite des groupes terroristes armés, n'est qu'à un jet de pierre de l'endroit. «Plusieurs fois nous avons dû quitter les lieux avec précipitation à cause des opérations de ratissage des militaires. De ce fait, les clients nous évitent même ces derniers temps», nous dira un moniteur, d'un air navré. L'interpellation du chef de daïra, du P/APC et même du wali par les moniteurs pour le changement de l'endroit n'a pas réglé le problème. Aucune suite n'a été donnée à leur dizaine de requêtes. Les moniteurs dénoncent même le mépris des élus locaux affiché à leur égard. Ils menacent de recourir à des actions de protestation radicales si leur unique revendication n'est pas satisfaite dans les prochains jours.