Le 20 février, date de la marche de contestation à Rabat à laquelle ont appelé des jeunes sur Facebook, approche à grands pas et le gouvernement marocain tente de calmer les esprits en ayant une main forte sur les formations politiques. Néanmoins, la classe politique marocaine se méfie de cette marche même si les grandes formations politiques ont décidé de ne pas prendre part en estimant que «le contexte marocain diffère totalement de ces deux modèles». Ils se défendent en affirmant que «le royaume a déjà choisi de s'inscrire fortement dans le processus de démocratisation et de consécration de l'Etat de droit». Ils se déclarent aussi confiants que «le train des réformes va redémarrer». Les leaders des formations politiques ne peuvent s'empêcher de signaler l'urgence des réformes qu'il faut annoncer le plus tôt possible. Avant même le 20 février s'il le faut. Du côté des contestataires, une vingtaine d'associations civiles et des droits de l'homme au Maroc ont exprimé leur soutien à la marche prévue dimanche et à tous les mouvements de protestation pacifiques réclamant des droits légitimes, selon la presse marocaine. Les associations ont appelé dans un communiqué publié mardi leur soutien aux doléances des protestataires, appelant à «respecter la volonté des citoyennes et des citoyens marocains de manifester pacifiquement ainsi que leur droit de s'exprimer d'une manière civilisée sur leurs aspirations à un Etat où ils jouissent de la liberté, de la dignité et des droits les plus élémentaires». Elles ont également constaté «la persistance des violations des droits civiques, politiques, économiques, sociaux et culturels, qui ont toujours été les réactions envers les mouvements de protestation au Maroc pour exiger le respect des droits des libertés et l'amélioration des conditions sociales du peuple marocain», a-t-on ajouté. Dans l'espoir d'apaiser les esprits, le gouvernement marocain a décidé d'injecter 1,4 milliard d'euros sur le marché national, selon le chef du gouvernement, Abbas El Fassi. Cette somme devrait aider à atténuer la flambée des prix des denrées alimentaires sur le marché local. Ces subventions seront versées à la caisse de compensation qui se chargera de les distribuer aux entreprises fabriquant les produits de première nécessité. Le Maroc a aussi augmenté ses importations de blé de plus de 900 000 tonnes au cours de la première moitié de la campagne 2010/2011. Le 12 janvier, juste avant la chute du régime Ben Ali, il a aussi lancé un appel d'offres pour l'achat de 255 000 tonnes de céréales. Le 4 janvier, l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses a lancé un appel d'offres aux commerçants locaux de céréales pour l'achat de 175 000 tonnes de blé tendre. Il devrait servir à la fabrication de farine subventionnée.