Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, a refusé de recevoir hier, au siège de son département, les délégués représentant les étudiants des grandes écoles et des universités. Le premier responsable de l'enseignement supérieur n'a pas voulu recevoir les délégués qui représentent les étudiants de 7 grandes écoles et des universités. «Pourtant, un haut responsable nous avait garanti une rencontre avec M. Harraoubia aujourd'hui (hier, ndlr). En entrant ce matin dans l'enceinte du ministère, nous espérions relever tous les détails qui restent à éclaircir. Car même si l'abrogation du décret 10-315 a été décidée au cours du Conseil des ministres de mardi, il reste des paramètres à revoir. Cette abrogation n'est qu'un seul point de nos revendications. Un haut responsable nous a indiqué que le ministre est occupé. Nous ne comprenons pas pourquoi il refuse de discuter avec nous. De la fenêtre de son bureau, il peut constater que le portail de son ministère est bloqué et que la tension ne s'est pas apaisée», nous explique un délégué de l'Ecole polytechnique. Un autre délégué de l'Ecole des travaux publics a carrément qualifié «la situation de black-out». «Ils nous ont claqué la porte au nez. L'abrogation du décret 10-315 ne règle pas tous les problèmes. Les responsables n'arrivent pas à comprendre que nous avons d'autres revendications. Nous ne quitterons pas l'entrée du ministère tant que toutes nos doléances ne sont pas satisfaites.» En effet, hier encore, environ 500 étudiants étaient rassemblés en face du ministère de l'Enseignement supérieur. D'autres affiches ont été collées sur les murs de cette institution, sans oublier les simples feuilles pour transmettre le message. La protesta est maintenue pour diverses raisons. Amine, étudiant en polytechnique, nous a affirmé que «la plateforme des revendications comprend d'autres points essentiels». Pour lui, «si le décret 10-315 est abrogé, il faudrait dans ce cas apporter des modifications au décret précédent, paru au Journal officiel en 2007. Par exemple, le doctorat d'Etat est égal au simple doctorat. Le premier, dispensé dans l'ancien système, nécessite 10 ou 11 ans d'études, tandis que celui du LMD est obtenu au bout de 8 ans seulement. Le comble, c'est que ces deux diplômes sont classés à la même catégorie, la 17». Par ailleurs, les étudiants contestataires demandent les privilèges dont profitent ceux du LMD, entre autres «une bourse à l'étranger ou l'instauration des écoles doctorales au sein des établissements». Enfin, en quittant les lieux, un délégué nous interpelle pour nous informer qu'«une prochaine réunion aura lieu entre les meneurs pour décider de l'élan à donner à la contestation». A suivre donc…