L'opération militaire en Libye continuait hier de préoccuper la communauté internationale qui s'inquiète des «conséquences immesurées» de cette intervention qui menace d'«un nouvel Irak» où la coalition internationale a essuyé «d'énormes pertes humaines et financières». Cette intervention, déclenchée depuis cinq jours par la coalition contre la Libye, «est une nouvelle guerre que les Etats-Unis ne peuvent pas financer», a noté le député américain du parti démocratique, Denis Kosinetch, cité hier dans un communiqué. «Nous avons déjà dépensé des milliards de dollars en Irak et en Afghanistan. (...) et maintenant le Président (Barack Obama) plonge à nouveau les Etats-Unis dans une nouvelle guerre qu'on ne peut pas financer», a-t-il souligné. Le député américain, qui avait déjà présenté plusieurs projets de loi sur le retrait des forces américaines d'Afghanistan, a fait savoir qu'il allait proposer un amendement prévoyant de geler tout financement de conflit en Libye. Pour sa part, l'expert russe en questions stratégiques,, Lyonid Ivachov, a estimé que l'intervention militaire de la coalition contre la Libye donnait un signe d'un «scénario irakien», ayant coûté aux Etats-Unis et leurs alliés 700 milliards de dollars durant les sept ans d'invasion qui a fait au total près de 5000 morts. Cité par le journal russe Trod, M. Ivachov a évoqué également un rapport publié par le Centre américain de planification stratégique évaluant «jusqu'à 9 milliards de dollars le coût de l'intervention des pays occidentaux contre la Libye». «Ce chiffre reste toujours provisoire», estime Trod qui avertit que «ces dépenses énormes peuvent être récupérées par l'exploitation du pétrole libyen» par les puissances occidentales. S'appuyant toujours sur le rapport américain, le journal a tenu par ailleurs à préciser que «le coût mensuel des opérations militaires en Libye est d'un milliard et cent millions de dollars», notant que «ces dépenses égalent aux revenus des exportations pétrolières libyennes en moins d'une semaine». La Russie appelle à un cessez-le-feu immédiat en Libye et à ouvrir un dialogue politique pour résoudre la crise libyenne. S'opposant avec fermeté aux frappes aériennes de la coalition en Libye, de nombreux pays, à l'instar de l'Inde, la Turquie, la Chine, ainsi que des organisations régionales ont eux aussi appelé hier à un «cessez-le-feu immédiat» et à ouvrir le dialogue afin de trouver une solution à la crise et préserver la stabilité de la Libye et de toute la région. Dans un communiqué, le secrétaire général de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), Ekmaleddine Ihssanuglou, a appelé les différentes parties impliquées dans l'opération militaire occidentale en Libye «à faire preuve de plus grande retenue» et à éviter de viser des civils et les zones d'habitations. Le chef de l'OCI a souligné la nécessité pour la communauté internationale de «respecter et de préserver l'unité, la souveraineté et l'indépendance de la Libye ainsi que la stabilité de la région.