Face à l'insistance du ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, qui a déclaré lundi dernier que le recours à long terme à l'énergie nucléaire pour la production d'électricité est inévitable, le directeur du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), Mayoub Belhamel, a considéré hier qu'il faudra «retarder l'option nucléaire ou renforcer les aspects sécuritaires pour éviter les catastrophes». Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, il a relevé que les risques du nucléaire sont imprévisibles d'où l'importance de prendre toutes les précautions nécessaires et encourager les technologies les plus propres. Après la catastrophe de Fukushima, la plupart des Etats nucléaires ont dû réviser leurs politiques en matière d'énergie nucléaire. «Ceux qui exportent le nucléaire sont en train de cacher certaines réalités», a-t-il appuyé. De l'avis de M. Belhamel, le solaire et l'éolien doivent être privilégiés dans le programme national de développement des énergies nouvelles qui s'étale jusqu'à 2030. «Avec les kits photovoltaïques, on peut ramener l'électricité là où ce n'est pas possible de le faire par les moyens traditionnels», a-t-il préconisé. Le programme algérien, qui mobilisera 3000 chercheurs permanents dans toutes les spécialités, sera mis à exécution avec le soutien de plusieurs partenaires (Allemagne, Espagne, Japon, Union européenne). A propos du projet Desertec de production électrique à partir de l'énergie solaire, M. Belhamel a souligné la volonté partagée de l'Allemagne et de l'Algérie d'impliquer les gouvernements dans cette initiative dans laquelle le groupe privé algérien Cevital est déjà engagé. «La vision a été clarifiée et je pense que l'Algérie et l'Allemagne peuvent engager un partenariat gagnant-gagnant pour permettre à ce projet d'avancer», ajoutant que le projet va mobiliser 400 milliards d'euros. L'option hybride (gaz-solaire) est la meilleure solution pour répondre aux besoins énergétiques de l'Algérie, a-t-il estimé.