Dans le cadre du programme de développement des énergies renouvelables, un partenariat a été conclu, jeudi dernier, entre le ministère de l'Energie et des Mines et le département de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Il s'agit, selon Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des mines «de mettre en place un véritable partenariat entre les centres de recherche et ceux du secteur de l'énergie pour permettre une meilleure circulation de l'information scientifique et technique afin d'améliorer la qualité de l'expertise dans les énergies renouvelables». Il a indiqué, jeudi, à l'ouverture du séminaire sur les énergies renouvelables, que l'orientation vers les énergies renouvelable est plus qu'indispensable pour pouvoir couvrir la demande d'électricité, qui est en nette progression. Elle pourrait, selon lui, tripler d'ici à 2030. «Il est prévu que nous allons passer d'une consommation de 40 TWH actuellement à un niveau de 80 TWH en 2020 et 150 TWH en 2030», a-t-il déclaré. L'Algérie ambitionne, selon le ministre, de produire 22 000 MW d'électricité à partir des énergies renouvelables d'ici à 2030, dont 12 000 MW sont prévus pour couvrir la demande nationale. Le coût global de ce projet avoisinerait les 120 milliards de dollars. Ces projections, enchaîne-t-il, incitent l'Algérie à intégrer dès aujourd'hui les énergies renouvelables dans sa stratégie d'offre énergétique à long terme, tout en accordant un rôle important aux économies d'énergie. Il a rappelé qu'actuellement, les besoins de l'Algérie sont satisfaits presque exclusivement par les hydrocarbures, notamment le gaz naturel, énergie la plus disponible. A long terme, «ce modèle de consommation peut rendre problématique l'équilibre offre-demande pour le gaz naturel, dont les besoins du marché national pourraient atteindre 45 milliards de m3 en 2020 et 55 milliards de m3 en 2030», a encore expliqué le premier responsable du secteur. M. Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a estimé, pour sa part, que ce programme «vise à maîtriser les technologies des énergies renouvelables, leur valorisation et leur stockage». M.Badis Derradji, PDG de New Energie Algeria (NEAL) a précisé, en marge de la rencontre, que la première centrale électrique hybride (gaz - solaire) en Algérie, d'une capacité de 150 MW, sera réceptionnée fin avril prochain. Situé dans la région de Tilghemt à 28 km au nord de la ville industrielle de Hassi R'mel, ce mégaprojet est réalisé par la société espagnole Abenar, en partenariat avec NEAL. La centrale devra produire dès son entrée en service 150 mégawatts d'électricité, dont 20% seront tirés de l'énergie solaire. Bouteflika axe sur la création de l'emploi A l'occasion, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a indiqué dans un message lu par Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la présidence, que le programme national des énergies renouvelables est d'une «importance extrême pour l'Algérie, et sera accompagné de mécanismes d'aide à l'emploi et d'un système efficace de soutien aux investissements, qui servira de locomotive au développement durable». Il ajoute : «Notre stratégie vise à développer une véritable industrie du solaire, associée à un programme de formation et de capitalisation qui, à terme, permettra à nos cadres d'acquérir un savoir-faire efficient notamment en matière d'engineering et de conduite de projets». C'est un projet, enchaîne-t-il, concret qui doit être mené par des compétences nationales avérées et engagées. Il a rappelé dans ce sillage la mise en place prochainement d'un commissariat aux énergies renouvelables, qui «devra guider de façon globale et cohérente les réflexions sur les dispositifs de soutien à ces énergies. C'est ainsi que le développement des énergies alternatives (…) devrait engager l'Algérie dans un nouveau modèle de croissance respectueux de l'environnement, créateur de richesse», a-t-il soutenu. Pour conclure, il s'est déclaré satisfait par rapport aux taux national moyen d'alimentation en électricité, qui est aujourd'hui de 98% alors que le taux de pénétration de gaz naturel tourne autour de 46%. Il ajoute que ce dernier taux est appelé à augmenter pour atteindre 53% en 2014.