«Le gouvernement a échoué face aux barons du marché de l'informel, qui représente 65% de l'activité commerciale nationale.» Tel a été le constat fait hier par le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Boulanaouar L'hadj Tahar, qui a assisté à Tizi Ouzou à la cérémonie d'ouverture du Salon Djurdjura du couscous. Selon M. Boulanaouar, le Premier ministre a avoué l'impuissance de son gouvernement à combattre les barons de l'informel lors de sa dernière sortie médiatique sur le plateau de la télévision algérienne, durant laquelle M. Ouyahia a indiqué que «l'ajournement de certaines décisions gouvernementales, à l'instar du paiement par chèque des montants dépassant les 500 000 dinars, est justifié. Il s'agit de sauvegarder la sérénité et la stabilité du pays». Cela constitue un véritable aveu d'impuissance de ce gouvernement face au phénomène du marché informel, qui génère un manque à gagner de 300 milliards de dinars pour le Trésor public, assène avec amertume le porte-parole de l'UGCAA, précisant que son organisation souhaite l'intervention de la présidence de la République pour éradiquer ce genre de pratique commerciale illégale face à laquelle le gouvernement actuel s'est montré impuissant. Le porte-parole de l'UGCAA s'est montré très critique envers la passivité du gouvernement face à la montée en puissance des barons de l'informel. Il a en outre indiqué que 90% des produits, dont 15% de produits médicaux, périmés ou contrefaits vendus en Algérie sont importés par ces barons de l'informel qui constituent une véritable menace contre l'économie nationale et la santé du citoyen. Enfin, M. Boulenaouar a annoncé que les assises nationales de son organisation se tiendront au courant du mois de juin. Ces assises, qui seront précédées par des régionales au mois de mai, auront comme objectif, selon le porte-parole de l'UGCCA, la réorganisation du marché national, la promotion de l'exportation, de l'activité commerciale, la création d'emploi. Ces assises seront sanctionnées par des recommandations sur les voies et moyens susceptibles d'aboutir à l'éradication du marché noir, a-t-il par ailleurs souligné.