Le directeur général de l'Agence pour l'amélioration et le développement du logement (Aadl), Mohamed Khebache, a confirmé hier que 8000 logements seront attribués aux souscripteurs de 2001 inscrits dans les programmes futurs de l'agence. Invité à la Chaîne III de la Radio nationale, il a indiqué que «le ministère de l'Habitat a déployé des efforts pour dégager de nouvelles assiettes afin de réaliser 4000 autres logements». «8000 logements seront proposés aux souscripteurs. Il faut faire preuve de sagesse et de patience», a-t-il recommandé aux souscripteurs. Il a relevé, par ailleurs, le déséquilibre entre l'offre et la demande de logements à Alger qui accuse un important déficit. Il a indiqué que le nombre de dossiers déposés à Alger, à compter du 18 août 2001, s'élève à 183 435 alors que le nombre des demandes prises en charge a été de 25 400 tandis que les dossiers rejetés sont au nombre de 15 437», a-t-il avancé, ajoutant que les dossiers qui n'ont pas été pris en charge sont de 142 598. «Nous ne pouvons pas construire 142 000 logements à Alger, car cela nécessite des moyens colossaux et d'importantes assiettes foncières. C'est l'équivalent d'une ville de 800 000 habitants», a-t-il remarqué. Revenant sur le cas des souscripteurs de 2001, il a précisé qu'il s'agit de dépôt de dossiers uniquement. «Ils n'ont pas payé et n'ont pas signé de contrats de réservation avec l'Aadl», a-t-il précisé. Pour le moment, les 140 000 demandes en attente sont éligibles aux programmes futurs. L'agence, cependant, n'a pas reçu de nouveaux programmes donc «l'Aadl n'a plus rien à offrir». Concernant les 4000 logements mis à la disposition de l'Aadl par la Cnep, il a conditionné l'établissement de la liste des bénéficiaires par l'adhésion des souscripteurs. «Nous sommes ouverts à toutes les propositions quitte à organiser un tirage au sort», a-t-il annoncé, invitant les souscripteurs à s'organiser et à déléguer des représentants réellement «représentatifs». A travers la réception du public faite régulièrement, le DG de l'agence a constaté que chaque association ou groupe de personnes viennent avec des listes en main et exigent que ce soit leur liste qui doit être prise en charge. Or, pour dégager une liste qui porterait l'adhésion de tous, «il faudra travailler ensemble», a-t-il souhaité, rappelant que le ministre de l'Habitat a demandé, à travers les ondes de la radio, aux souscripteurs de désigner «des délégués représentatifs» avec lesquels il sera possible «soit d'arrêter des listes consensuelles, soit arrêter en commun des critères d'attribution». Répondant à ceux qui accusent l'Aadl de fermer ses portes aux souscripteurs, il a affirmé que ces derniers sont régulièrement reçus à l'agence qui a réservé les lundis et jeudis pour recevoir le public. «Nous avons essayé de discuter avec les représentants des souscripteurs que nous avons reçus pour arrêter des critères d'attribution.» A priori, «aucun critère ne les arrange», a-t-il déploré, relevant que «la chronologie arrange les souscripteurs qui ont déposé le 18 août tandis que ceux qui ont déposé en 2002 ou en 2003 ne les arrange pas. Or, ceux qui ont déposé au-delà du 18 août sont plus nombreux, donc «la seule solution c'est de travailler ensemble dans la sérénité pour essayer d'arrêter une liste commune qui ne ferait l'objet d'aucune contestation après». Effectivement, a-t-il enchaîné, «nous avons reçu, le 18 août 2001 (premier jour de dépôt), 19 600 demandes dont 7000 ont été honorées dans le cadre du programme de 2001 et 2000 ont reçu des avis défavorables. Il reste 10 200 demandes déposées le 18 août 2001». Il a promis la transparence la plus absolue dans l'élaboration des listes, invitant les souscripteurs à dégager un consensus. Il n'a pas écarté la possibilité de recourir au décret 08-142 fixant les critères d'éligibilité (ancienneté de la demande, conditions d'habitation et sociales, et le niveau de revenu), ou encore, dans le cas extrême, le tirage au sort en présence d'un huissier de justice. La plupart des dossiers honorés font partie, en majorité, de ceux déposés en 2001 et une partie en 2002. Pour répondre aux souscripteurs qui accusent l'agence d'«injuste» dans l'attribution des logements, il a expliqué que la date de dépôt des dossiers n'est pas le seul critère déterminant. Pour les deux sites de Rouiba et Réghaïa, qui accueilleront 4000 unités, il a indiqué que l'agence a eu une promesse ferme pour obtenir des terrains. Au sujet des retards accusés pour finaliser les projets dans le cadre du programme 2001, il a indiqué que 50 000 logements sont déjà livrés. La livraison de 5000 logements restants se fera au cours de 2011. Or, ce même responsable avait avancé, il y a un an, que la livraison était prévue pour fin 2010. Tous les chantiers résiliés avec les entreprises défaillantes ont été repris pour finaliser les projets, notamment à Alger. Au sujet des bénéficiaires qui ont sous-loué leur logement, qui n'ont pas occupé ou qui ne payent pas régulièrement leurs redevances, il a indiqué qu'ils ont été traduits en justice. «Nous avons beaucoup d'affaires en justice», ajoutant qu'il y a au moins une centaine de dossiers. Dans le cadre du programme appelé communément Aadl-Cnep, l'agence se charge de transmettre les listes des bénéficiaires à la banque. Des logements seront donc attribués, d'ici juin, à Oran (1800 logements) et Bouira (600 logements).