Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbas, s'appuyant sur une décision de justice qualifiant le mouvement de grève des médecins résidents d'«illégal», a menacé, jeudi lors d'un point de presse, «les médecins résidents en débrayage illimité de sanctions». Le ministre a affirmé qu'il est de son ressort d'appliquer la loi. «Nous sommes dans un Etat où règnent les lois de la République et non pas la loi de la jungle», a-t-il affirmé lors de son intervention à l'Institut Pasteur qui a organisé une journée d'étude à l'occasion de la Journée mondiale de la Santé, consacrée cette année à la lutte contre les antimicrobiens. «Les portes du dialogue restent tout de même ouvertes (…) nous avons accepté de discuter avec les délégués des médecins résidents alors que leur collectif n'est pas même pas agréé. Je les appelle à rejoindre leurs postes, d'autant plus que ce mouvement n'a été constaté que dans une dizaine de wilayas qui disposent de Centres hospitalo-universitaires» a indique le ministre, expliquant que «la suppression du service militaire demandée par les médecins résidents est impossible, car il est mentionné dans l'article 6 de la Constitution. J'ajouterai que je ne peux rien changer concernant le service civil, qui est régi par une loi de 1984. Cela ne fait pas partie de mes prérogatives. S'il y a changement, cela doit passer pas plusieurs étapes et par plusieurs institutions, comme le Gouvernement et le Parlement. Quant aux primes de contagion et de risques, nous avons accepté et elles seront directement versées sur les salaires». Mais la question relative à la prime de garde n'a pas encore été tranchée. Les médecins résidents demandent sa revalorisation pour passer de 690 DA à 4 000 DA. Le 29 mars dernier, trois commissions avaient regroupé les représentants des médecins résidents et les responsables du ministère de la Santé. Mais la suppression de la commission du service civil, les deux premières étaient consacrées à l'amendement du statut particulier ainsi qu'au volet pédagogique, a été l'argument pour que les médecins résidents relancent la grève. Enfin, avant de quitter l'Institut Pasteur, le ministre de la Santé a estimé qu'«il est inadmissible que les paramédicaux entament une nouvelle grève, puisque toutes leurs revendications ont été prises en compte». «Une intimidation parmi tant d'autres» Du côté du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), la décision de justice qualifiant leur mouvement «de grève illégale n'est qu'une intimidation parmi tant d'autres». «Nous avons le droit de faire grève comme les autres citoyens algériens», nous a affirmé Merouane, membre du Camra, tout en ajoutant que «cette décision n'arrêtera pas notre débrayage, car nous sommes déterminés à aller jusqu'à satisfaction de nos revendications. La quasi-majorité des médecins résidents sont unis pour avoir gain de cause».