Au moins 41 armateurs-pêcheurs, qui dénoncent des décisions qu'ils qualifient d'arbitraires des responsables du port de pêche d'Arzew, ont menacé hier de déposer leur rôle et de cesser leurs activités. Ces derniers revendiquent l'amélioration des conditions de travail au sein du port dont l'exiguïté de l'enceinte et le manque d'appointement sont à l'origine des difficultés d'accostage des embarcations tous types confondus. Ces armateurs, ont-ils indiqué, se sont vu interdire par la direction de la SGP d'Arzew d'utiliser le vaste espace du port, comme cela se faisait auparavant, pour étendre leurs filets de pêche pour la réparation. «Nous avons toujours eu cet espace pour réparer nos filets et cela n'a jamais gêné personne ni aucune activité au sein du port», diront des armateurs rencontrés sur place. Ces derniers ne manqueront pas de rappeler que «c'est une pratique courante qui se fait au niveau de tous les ports du pays et qui n'a jamais constitué une gêne pour les autres intervenants». L'autre problème évoqué par les protestataires est relatif à la fabrication des blocs de glace. La chaîne de froid semble compromise en ce début de saison chaude. En effet, nous indique-t-on, «la glacière disposant d'une seule machine est à l'arrêt à cause de l'absence d'eau potable». Selon des indiscrétions, «la direction a ordonné son arrêt sur injonction du vétérinaire pour absence d'eau stérilisée». Les armateurs contestent par la même occasion l'inexistence d'un espace réservé aux cales sèches et aux équipements adéquats. S'agissant des équipements, ces derniers sollicitent les services d'un grutier privé pour sortir les embarcations de l'eau. «L'opération reste tributaire d'une taxe d'entrée de la grue de 5000 DA», chose que les protestataires regrettent face à l'insuffisance des équipements auprès du seul prestataire de service, en l'occurrence l'EPA d'Arzew. «Ceci nous a contraints à nous rabattre sur les grutiers privés moyennant une forte somme d'argent.» Par ailleurs, le port ne dispose pas d'une pompe de carburant pour alimenter les embarcations. Une délégation de protestataires a été reçue par le directeur de la SGP pour débattre des préoccupations des professionnels de la pêche.