C'est hier à l'hôtel Mouflon d'or à Ben Aknoun que le Front de libération national (FLN), a organisé une conférence sur les énergies nouvelles et renouvelables, animée par plusieurs experts en la matière. Lors de son allocution d'ouverture, le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, a souligné la nécessité d'accorder de l'intérêt aux énergies renouvelables, notamment solaire afin de bâtir une économie hors hydrocarbures solide. M. Belkhadem a indiqué que le développement des énergies nouvelles et renouvelables «requiert une maîtrise des technologies nouvelles et une main-d'œuvre qualifiée». Il a précisé que cette rencontre, organisée en coordination avec l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), permet aux experts, universitaires et cadres du parti d'examiner les moyens de développer les énergies renouvelables en Algérie. Il a appelé à ce propos à «consacrer une part importante des recettes des hydrocarbures au développement de la recherche scientifique, afin d'acquérir la maîtrise des énergies renouvelables et mettre fin à la dépendance dans le domaine économique». Concernant le développement de l'énergie solaire, M. Belkhadem a insisté sur la nécessité du choix de technologies adéquates afin d' «éviter de faire de l'Algérie un champ d'expériences». Il a également estimé nécessaire le développement de l'énergie nucléaire tout en maîtrisant les technologies qui permettent d'en faire un usage sécurisé pour éviter de faire courir des risques à l'homme et à l'environnement. De son côté, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, a indiqué que l'Algérie a besoin de toutes ses ressources humaines pour tracer un programme national visant le développement des énergies renouvelables. Il a appelé à une coordination entre toutes les compétences nationales, rappelant l'engagement de l'union à apporter sa contribution pour relever ce défi. Quelle stratégie énergétique à l'horizon 2030 ? Autour de la problématique quelle stratégie énergétique à l'horizon 2030, au FLN on pense qu' «il est important pour aborder une question stratégique de l'insérer dans une approche globale. Et en ce qui concerne le gaz qui reste une ressource, il s'agit de bien saisir l'ensemble de ses dimensions, à savoir qu'en plus de celle énergétique, le gaz est avant tout une matière pour l'industrie pétrochimique, comme aussi une base pour la production du GTL, le jet fuel de demain. Aujourd'hui, le gaz reste seulement une ressource financière, sachant que l'économie reste dépendante des recettes pétrolières à 97%». Selon la problématique du FLN, «la volonté de sortir de la dépendance des hydrocarbures est affichée depuis très longtemps. La rareté des énergies fossiles s'annonçant, la prise de conscience sur la nécessité de sortir de la dépendance des hydrocarbures sur le plan économique comme sur le plan énergétique s'est affirmée ces derniers temps. Ainsi, il devient clair que nous pouvons aborder la problématique du développement national à travers le seul prisme de la ressource gazière». Pour ce faire, le développement national doit viser d'abord un niveau économique minimum pouvant assurer au pays son émergence de l'état actuel. A ce titre, il y a lieu de rappeler que l'objectif déjà arrêté était celui d'atteindre un PIB-PPA de 12 000 dollars/ habitant, alors qu'il est actuellement de 6500 dollars seulement. Selon toujours la problématique de la commission du FLN, «le développement économique doit s'appuyer sur la ressource humaine. C'est en cela que la croissance démographique est un paramètre déterminant pour mesurer les efforts à fournir, sans pour autant écarter la thèse qui dit que la croissance démographique et l'inflation peuvent réduire les résultats des efforts fournis». En ce qui concerne les ressources énergétiques, le parti de Belkhadem pense qu' «il faut rappeler que l'énergie ne peut être abordée comme une simple matière première, bien que nous ayons vu qu'elle était ainsi. L'énergie, de par son impact sur la sécurité d'un pays, est une matière stratégique», avant de préciser que le modèle de consommation énergétique visera à forcer la transition vers le solaire et les autres énergies renouvelables dans le temps le plus court et au coût le plus bas possibles. Le modèle définira les capacités de gaz exploitables en respectant les règles de préservation de nos gisements gaziers et la satisfaction des besoins énergétiques des générations futures, sachant qu'il y a 50 ans au moins de durée de vie des réserves.