Au troisième jour de la grève des communaux, le taux d'adhésion a atteint 75 % de participation, puisque les travailleurs communaux de plusieurs wilayas qui n'avaient pas suivi le mouvement dès le début ont fini par gagner le camp des protestataires pendant les journées de lundi et mardi. C'est ainsi qu'à l'instar des communes des wilayas de Sidi Bel Abbès, Tiaret et Tlemcen, plusieurs APC d'Alger ont fini par rallier le mouvement de protestation. Le secrétaire général du conseil national des fonctionnaires des communes (CNFC), Ali Yahia, que nous avons contacté hier, a confirmé le taux de suivi et a fait part que les pouvoirs publics «n'ont pas encore répondu à nos doléances ni affiché des prédispositions à dissiper la crise. On n'a reçu aucune réponse ni aucune invitation pour l'ouverture d'un dialogue». Notre interlocuteur dénonce «le mutisme des pouvoirs publics qui se sont contentés de s'exprimer, malheureusement, en exerçant des pressions sur les personnels grévistes à travers les quatre coins du pays». Par ailleurs, notre interlocuteur explique que la grève en cours reste cyclique et prendra fin demain jeudi, mais si les choses restent en l'état surtout en ce qui concerne le mutisme des pouvoirs publics, «nous serons obligés de durcir le ton et de radicaliser notre mouvement». La radicalisation du mouvement, c'est l'éventualité à laquelle penseront les délégués syndicaux des travailleurs communaux dès la fin de cette semaine, à l'occasion de la réunion du conseil national du CNFC le week-end prochain à Alger, où l'éventualité d'une grève illimitée sera vivement posée sur la table des débats. Les travailleurs des communes veulent arracher leurs revendications haut la main, à commencer par la défense des libertés syndicales et du droit de grève, la revalorisation du point indiciaire pour garantir un salaire de base digne, l'intégration des vacataires et contractuels. En passant par la mise en place des statuts particuliers de tous les secteurs ainsi que le nouveau régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, le maintien de la retraite sans condition d'age, l'abrogation de l'article 87bis de la loi 90/11. Par ailleurs, le syndicat des communaux s'oppose fermement à l'élaboration d'un nouveau code du travail qui va museler les libertés syndicales et le droit de grève. A priori, la réintégration du syndicaliste Hadji Ahmed de Chlef avec recouvrement de tous ses droits, reste l'une des revendications du syndicat des communaux.