L'appel à la grève lancé par le Snapap a été largement suivi dans le Constantinois. Des tentatives d'entrave à l'exercice du droit de grève ont été enregistrées dans certaines directions. La grève à laquelle a appelé le Snapap, lors de la tenue de son conseil national le 22 mars dernier à Constantine, au cours de laquelle il a également réclamé la démission du ministre de la Formation professionnelle, a, selon les échos qui nous sont parvenus des différentes wilayas de l'est du pays, réussi le pari de drainer une bonne partie des fonctionnaires et autres employés des administrations publiques qui ont été paralysées. Ce mouvement de protestation à également, au vu du bien-fondé des revendications socioprofessionnelles portées par le syndicat, rallié à sa cause des travailleurs non affiliés au Snapap. A Constantine, au niveau du siège du secrétariat de wilaya du syndicat, la satisfaction se lisait sur les visages. «Le taux de participation au débrayage a atteint les 95%, malgré les pressions exercées par certains responsables qui ont essayé d'ébranler le moral des grévistes sans y parvenir», nous disent des syndicalistes. Un communiqué distribué la veille du débrayage résume les préoccupations des secteurs concernés en 15 points. Il s'agit entre autres de l'intégration de tous les travailleurs contractuels, l'installation dans les meilleurs délais du haut conseil de la Fonction publique, la mise en application des statuts particuliers, la révision de certaines indemnités, le respect de l'exercice du droit syndical… A Souk Ahras, les directions des domaines, des impôts, du cadastre ainsi que le Trésor public ont été paralysés, hier, par la grève générale décrétée par le bureau national du Snapap. Le secteur de la santé a connu, à son tour, une large mobilisation, notamment au niveau de l'hôpital Ibn Rochd. Les collectivités n'ont pas été épargnées par la contestation puisque des travailleurs des communes, à l'instar de celle de Taoura, ont favorablement répondu à l'appel des initiateurs du mouvement. Djamel Saâdi, le secrétaire général de wilaya du syndicat précité, a déclaré à El Watan que le taux de suivi a atteint dans plusieurs secteurs les 100%. «C'est un franc succès pour les employés de l'administration publique qui ont fait preuve d'une grande maturité», affirme-t-il. Notre interlocuteur a, toutefois, déploré des tentatives d'entrave à l'exercice du droit de grève dans certaines directions où les vieux réflexes semblent avoir la peau dure. A Batna, le débrayage national auquel a appelé le Snapap a été largement suivi, paralysant un large pan des services administratifs. Selon le coordinateur de wilaya, Amar Zaoui, le taux de suivi a atteint 75% sur l'ensemble des administrations. La palme revient aux services communaux où les employés ont répondu à 100% à l'appel de grève. Idem pour la wilaya, la DUC, les bureaux de la planification et des impôts, où un service minimum a été tout de même assuré. Par ailleurs, les établissements de l'éducation n'ont pas enregistré d'adhésion à ce mouvement, en raison de la courte échéance les séparant des examens, notamment le bac, avancent des syndicalistes.