Les travailleurs des communes ont entamé hier leur mouvement de protestation. Le taux de participation au niveau national a atteint 70%, selon Ali Yahia, président du Syndicat national des travailleurs des communes affilié au Snapap. L'action de protestation semble se propager au sein de ce corps dans la mesure où le syndicat a enregistré de nouvelles adhésions au mouvement de protestation. «Plus de 800 communes ont été paralysées en ce premier jour de grève, soit un taux de participation avoisinant les 70%. Le mouvement connaît une progression importante puisque les travailleurs de nouvelles communes ont rejoint la protestation pour la première fois, ce qui est encourageant», a affirmé M. Ali Yahia. Les estimations faites par le syndicat font état de la paralysie totale des communes dans plusieurs wilayas du nord comme Sétif, Tizi Ouzou et Béjaïa où le taux de participation a atteint 100%. «Nous nous attendons à une adhésion plus importante dès demain vu que l'information se propage petit à petit et les gens sont en général sceptiques au démarrage d'une action de protestation», a-t-il ajouté. Outre le suivi et la coordination du mouvement, Ali Yahia dira que la prochaine étape sera l'organisation du rassemblement d'Alger. «Nous sommes en train de mobiliser les gens et les moyens pour le déplacement des fonctionnaires des communaux vers Alger au dernier jour de la grève», a-t-il encore ajouté. Suivi mitigé à Alger Le mouvement n'a pas été suivi par toutes les communes de la capitale. A Zéralda, le service de l'état civil a fonctionné sans aucune perturbation. Même situation à l'APC d'Alger-centre et dans celle de Sidi M'hamed. Les portes du service de l'état civil ont été ouvertes, permettant aux citoyens d'effectuer les différentes démarches et retraits des documents administratifs selon le rythme habituel. Cependant, l'APC de Belouizdad a fermé les portes de son service d'état civil aux citoyens. «Les fonctionnaires sont en grève», diront les agents de sécurité à la porte d'entrée. Une affiche est placardée sur le mur de la mairie où on peut lire «les commune sont marginalisées». Les dizaines de citoyens qui attendaient à l'extérieur n'ont pas pu garder leur calme. «Nous sommes venus pour retirer des documents mais nous sommes bloqués en raison de la grève. Cela nous pénalise. Je suis arrivé depuis plus d'une heure, mais les portes sont bloquées», nous dira un citoyen qui tenait son livret de famille. «Le service est assuré dans toutes les autres communes, il n'y a que Belouizdad qui a adhéré à la grève», commente un autre citoyen. A ce propos, le secrétaire général du syndicat a affirmé que la capitale reste «un cas spécial». « Il y a trop de pression sur les travailleurs. Le mouvement a été suivi dans douze communes sur les 57 d'Alger. La grève a touché, entre autres, Baba Hassen, Hammamet, Bordj El Kiffan, Rouiba, Réghaïa, Bir Mourad Raïs et Belouizdad», a-t-il affirmé en ajoutant que l'absence de représentants du syndicat dans les autres communes est un autre facteur à l'origine de la faiblesse du taux de suivi. A ce propos, Ali Yahia dira que son syndicat est en train d'élargir sa représentation en mettant en place une structuration dans vingt wilayas. A noter que cette grève de cinq jours entamée par les communaux a pour objectif de satisfaire des revendications relatives à «la promulgation du statut des travailleurs des APC, l'affichage du régime indemnitaire, la réintégration de tous les contractuels et des vacataires, la révision du statut des corps communs, des ouvriers professionnels, des chauffeurs et gardiens et le respect des libertés syndicales et le droit de grève, l'abrogation de l'article 87 bis contenu dans la loi 11/90, le maintien de la retraite sans condition d'âge ainsi que la levée de la restriction sur les libertés syndicales».