«Les journalistes vivent un véritable désastre», a déclaré Rabah Abdellah, représentant du collectif de solidarité avec les journalistes grévistes. Une vingtaine du journalistes ont tenu, hier un rassemblement à la place de la Liberté de la presse à Alger. Cette manifestation a eu lieu suite à l'appel du collectif des journalistes grévistes de Radio El Bahdja. Des militants de partis politiques et d'organisations de la société civile ont pris part à ce rassemblement qui coïncide avec la journée mondiale de la liberté de la presse. Aussi, cette journée a été l'occasion pour les journalistes de Radio El Bahdja de revendiquer leur réintégration et pérmanisation. Ces journalistes, qui sont au nombre de sept, ont été suspendus depuis le 8 février dernier par la direction de la Radio. En jugeant illégale leur action, celle-ci a procédé à leur suspension. Depuis, leur situation ne connaît toujours pas son épilogue. Pourtant, plusieurs sit-in ont été organisés en signe de solidarité avec les journalistes suspendus. Lors du rassemblement d'hier, les intervenants ont été unanimes à condamner «les tergiversations des responsables de l'Enrs». Le porte-parole des journalistes suspendus de Radio El Bahdja, Samir Larabi a dénoncé la démarche du directeur général de l'Enrs, avant d'annoncer qu'ils ont observé une journée de grève de la faim. M.Larabi, précise que le directeur général de l'Enrs «leur a proposé de reconnaître qu'ils ont fait l'objet d'une manipulation politique étrangère et l'annulation du rassemblement d'hier», et ce, avec la promesse de leur réintégration dans d'autres chaînes radiophoniques. «Nous considérons que ces propositions machiavéliques visent à nous discréditer, nous isoler et semer le doute au sein des gens qui nous soutiennent, et porter atteinte a l'autonomie de notre mouvement de protestation», est-il affirmé dans un communiqué, rendu public, hier. Et d'ajouter, «au moment où l'humanité célèbre la Journée mondiale de la liberté de la presse, des journalistes algériens travaillant dans le secteur public sont jetés en pâture. Leur seul tort est d'avoir revendiqué publiquement leur droit à un contrat de travail, tel que garanti par les lois de la République, le Code du travail et la Convention collective qui détermine les droit des travailleurs de l'Enrs». Lui succédant, le président de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Bensbaâ, a qualifié la situation des journalistes en Algérie «de dramatique», appelant ainsi les responsables du secteur à mettre fin à la précarité qui ne cesse de gagner le métier de journaliste. Pour sa part, Rabah Abdellah, représentant du collectif de solidarité avec les journalistes grévistes de Radio El Bahdja, a affirmé que «les journalistes vivent un véritable désastre», appelant ainsi les pouvoirs publics à se conformer à leurs propres lois. Par ailleurs, les journalistes Adlène Meddi, Mustafa Benfodil (El Watan) et Saïd Khatibi (El Khabar) ainsi que le responsable du Rassemblement action jeunesse (RAJ), Hakim Addad, ont été interpellés, hier matin à Alger, alors qu'ils tentaient de tenir un rassemblement devant le siège de l'Entv. Ils ont été relâchés dans la même journée.