La Gendarmerie nationale a déployé, au niveau des frontières avec la Libye, un matériel sophistiqué d'identification par empreintes digitales, a-t-on appris auprès de notables du Sud. La mesure a pour but de déjouer une éventuelle tentative d'infiltration d'éléments du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) ou autre personne fichée et recherchée en Algérie, explique-t-on. Il s'agit de l'utilisation du système «Afis» mis en place par la Gendarmerie nationale en 2005, alimenté depuis non seulement par des informations les années qui ont suivi, mais également par celles récoltées lors des années précédentes. Les notables qui se félicitent des mesures prises par l'armée nationale populaire (ANP), Gendarmerie nationale et douanes, au niveau des frontières avec la Libye et la mobilisation des institutions pour parer à toute éventualité pouvant arriver de Libye prise dans le tourbillon du conflit armé opposant les forces restées fidèles à Mouammar El Kadhafi et les insurgés, depuis de nombreuses semaines. En cinq années, la banque de données de la Gendarmerie nationale compterait environ 200 000 empreintes digitales, et 400 000 personnes fichées, en cinq ans, de 2005 à 2010, selon une source de la Gendarmerie. Le système mis en place pour l'identification digitale est relié à une banque de données établie par la Gendarmerie nationale au fil des années. «Cette banque de données en matière d'empreintes digitales, alimentée des années durant, au fur et à mesure, contient des informations, dans ce sens, remontant jusqu'à l'année 1962», selon la même source. Militaires, gendarmes et douaniers aux côtés de plusieurs autres institutions, dont la Protection civile, déployés au niveau des frontières fournissent un travail remarquable, selon de nombreux notables, dont Djelloul Wawane, de la wilaya d'Illizi, membre de la commission nationale à l'académie de la société civile algérienne, notamment dans l'accueil et la prise en charge des réfugiés, dont des nigériens, maliens, tunisiens et Egyptiens qui, selon les notables, «ont été transportés jusqu'aux frontières de leurs pays». «J'ai vu moi-même les mesures prises et les efforts consentis», lance Djelloul Wawane. Pour rappel, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, avait, il y a quelques semaines, annoncé l'arrestation, aux frontières, d'un «éclaireur» du GSPC. L'organisation terroriste de Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaab Abdelouadoud, actuel «émir» national du GSPC, pourrait tenter de profiter de la situation en Libye pour introduire des armes pour ses maquis en Algérie. Ce qui est craint par l'Algérie qui a renforcé les mesures de sécurité aux frontières avec la Libye.