Suite au discours à la nation adressé par le président de la République vendredi, la réaction de la classe politique et de la société ne s'est pas fait attendre. Les partis politiques, des associations et des personnalités se sont distinguées par des avis convergents, surtout sur la teneur des mesures et des réformes annoncées par le chef de l'Etat. Pour certaines formations, il existe un flou qui entoure les échéances du calendrier et les mécanismes qui régiront les réformes annoncées par le premier magistrat du pays. Le Front de libération nationale a attendu «avec enthousiasme» le discours du Président. Le vieux parti a estimé, par la voix de Layachi Daâdoua, que ce dernier a définitivement «mis les points sur les ‘‘i''», de par «les réformes profondes» qu'il a apportées. «Le message du Président est une réponse claire aux aspirations du peuple», a souligné le bureau national du Rassemblement national démocratique. Le RND affiche son entière satisfaction. Tandis que le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) regrette que l'intervention du chef de l'Etat soit «dénuée de tout écho par rapport à l'exaspération populaire», avant d'ajouter que «le propos du Président ne s'adresse pas au citoyen». De son côté, le Front national algérien (FNA) trouve qu'«un remaniement gouvernemental qui a été fortement pressenti ces derniers mois n'a aucunement été posé dans l'intervention du Président». Pour sa part, le parti El Islah se déclare satisfait de la «réponse du Président à la nécessité de faire participer la classe politique à toute initiative». Quant au PLJ, il concède que «la révision de la Constitution n'est que la reconduction du système politique contesté sous un nouvel ancrage». Le parti AHD 54 pense, de son côté, que «le régime refuse tout changement et c'est une manière de gagner du temps». Le monde associatif et la partie civile, du moins ceux dont les échos nous sont parvenus, exprime une entière satisfaction quant à l'intervention du chef de l'Etat, à l'instar de l'organisation Mains propres qui constate que «la volonté du Président risque d'être dévoyée par les barons de la politique dont les enjeux financiers du plan quinquennal en cours attisent les convoitises et certains ont ouvert déjà le marché des voix». L'UGCAA salue, pour sa part, l'initiative du chef de l'Etat quant à opérer des réformes, mais relève au passage «une absence de stratégie de la part du gouvernement quant à la réalisation des initiatives du président de la République». Le Forum des maires algériens (FMA) soutient, quant à lui, que «la décision du chef de l'Etat de réformer le code communal et de wilaya est la preuve qu'il est à l'écoute de nos demandes». Le président de la CNCPPDH, Farouk Ksentini, avoue que «le discours du Président augure d'un véritable projet de société». Même optimisme ressenti par des représentants de l'initiative nationale de la dignité de la presse qui trouve dans la suppression du délit de pesse et l'instauration d'un nouveau code de l'information des faits positifs. Les réactions sur le plan international n'ont pas été en reste. Les autorités françaises ont estimé que le discours de M. Bouteflika «prouve que les réformes promises allaient dans la bonne voie».