Le flou continue d'entourer les circonstances du décès de l'enseignant universitaire Ahmed Kerroumi, découvert mort samedi à Oran après cinq jours de disparition. La police, selon des sources sûres, étudie toutes les pistes à ce stade de l'enquête judiciaire ouverte après la découverte du cadavre au siège du Mouvement démocratique et social (MDS) sis, 7 Rue Chanzy, dans le quartier de Sidi El-Bachir (ex-Plateau St Michel) sur les hauteurs du centre-ville. La veuve du défunt, une enseignante au lycée Ibrahim Tazi, dans le quartier d'Es-Sedikkia, lieu de résidence de la famille, avait, dans un moment de douleur, annoncé aux présents devant le siège du MDS que son mari portait des traces de violences. Cette information a été confirmée par plusieurs sources, mais infirmée par des amis du défunt et des informations recueillies auprès de sources médicales proches de l'enquête. Pour le moment, les seuls éléments disponibles et sur lesquels pourraient s'appuyer les recherches entamées par la police concernent la présence d'une voiture suspecte, signalée non loin du domicile du défunt le jour de sa disparition et qui aurait disparu depuis, et un appel téléphonique d'un correspondant qui aurait proposé au défunt un rendez-vous non loin du rond-point de l'ENSEP, un quartier situé dans la banlieue sud-ouest de la ville d'Oran. D'autres sources affirment que l'enseignant universitaire ne s'était pas rendu au siège du CRASC à Es-Senia mais à un cybercafé du centre-ville où il aurait été aperçu avant de rejoindre le mystérieux correspondant à l'ENSEP. Les enquêteurs s'attellent maintenant à la reconstitution de l'emploi du temps pour définir les pistes qui pourraient les amener à connaître les causes du décès. Et dans cette course aux indices, les enquêteurs pourront s'intéresser à un communiqué du MDS Oran, daté du 23 avril, jour de la découverte du cadavre. Le document qui exprimait la solidarité des amis et de la famille du défunt, appelait les pouvoirs publics à tout mettre en œuvre pour le retrouver sain et sauf. Le communiqué portant en-tête du parti, a été transmis à la presse, quelques heures seulement avant la découverte du cadavre. Ce document aurait-il été confectionné et rédigé au niveau du siège ou dans un tout autre lieu, ou encore n'est-il qu'un faux pour brouiller des pistes ? Le militant qui a découvert le cadavre a précisé qu'il s'était rendu au siège pour récupérer un cachet humide et que seuls les responsables du MDS disposaient de clés du local. L'autre élément troublant dans cette affaire est le fait que ce dernier a précisé qu'aucune odeur de décomposition ne se dégageait du cadavre, un détail qui pourrait prouver que la mort ne remonterait pas à quelques jours ou que le défunt Kerroumi a été tué quelque part avant que son corps sans vie ne soit déposé dans les locaux du MDS à Oran. Par ailleurs, le représentant du MDS à Oran, présent sur les lieux après la découverte du cadavre, dans une brève déclaration à la presse, a préféré laisser l'enquête suivre son cours. Il avait précisé que la mort du militant de son parti pourrait n'avoir aucun lien avec ses activités politiques, ce qui laisse penser que le décès serait naturel ou qu'il s'agirait d'un assassinat ayant d'autres mobiles. A la cité des enseignants où réside la famille Kerroumi, hier c'était la stupeur qui se lisait sur les visages. Ses voisins qui s'apprêtaient à assister à ses funérailles qui se sont déroulées hier à Oran, l'ont décrit comme un voisin serviable, gentil et surtout sociable. Ahmed Kerroumi laisse derrière lui une veuve éplorée et deux enfants.