Les mouvements de protestation qu'a connus dernièrement le secteur de la santé ont pénalisé les patients. Les services des urgences reflètent cette réalité. C'est le cas du service des urgences du centre hospitalo-universitaire Mustapha Pacha où la foule qui s'entasse se plaint du manque de prise en charge. Les grèves observées par le personnel soignant se sont répercutées d'une manière négative sur les malades. On a fait le constat lors d'une tournée au centre hospitalo-universitaire Mustapha Pacha de Sidi M'hamed. En effet, la prise en charge est qualifiée par l'ensemble des patients rencontrés au niveau du service des urgences de mauvaise. «Ils s'en fichent carrément de ces foules», s'insurge une dame, la quarantaine. Accompagnant son fils qui souffre de brûlures au niveau de la jambe, cette mère ajoute avec un ton furieux : «Mais c'est la vie des gens qui est en jeu». Le même avis est partagé par une vieille femme qui attend son tour depuis plus d'une demi-heure. Souffrant d'une chute de tension artérielle, elle déplore les conditions d'accueil au niveau du service en question. «Celles-ci laissent à désirer. Cela fait plus de 30 minutes que nous attendons seuls», se plaint un jeune homme qui souffre d'intoxication alimentaire. La prise en charge de la «foule» encombrant les couloirs est assurée par deux médecins seulement. Dans l'une des deux salles de consultation, la porte ouverte laisse entrevoir l'un d'eux portant la blouse blanche qui examine un malade dont l'état s'avère grave. «On est vraiment débordé», rétorque son confrère. Dans les urgences, les patients s'accrochent à ces «blouses blanches» pour demander de l'aide. Leur attente peut durer des heures, voire des nuits si elles ne trouvent pas quelqu'un pour les soutenir. Des personnes de tout âge, assises sur des bancs et d'autres debout, attendent qu'un infirmier vienne afin de répondre à leurs plaintes. Ici, le calvaire de l'attente du médecin dans les services des urgences est souvent vécu par ces patients. Ainsi, l'attente dans ces lieux peut être interminable. Le témoignage d'un monsieur, enseignant de profession, renseigne sur l'amère réalité vécue quotidiennement par nombre de patients faisant appel aux secours des services d'accueil des urgences. Incessamment, un enfant de 8 ans, souffrant d'une fracture au niveau du bras, qui s'était présentée avec sa mère aux urgences de cet hôpital, a été malmené. C'est inadmissible, regrette-t-il. Le service en question est sous-équipé, avec des pénuries chroniques en médicaments et où le personnel soignant est réduit au strict minimum. Insuffisances au niveau de la prise en charge des malades, anarchie totale dans le fonctionnement des boxes de consultation sans oublier le problème du manque d'hygiène dont se plaignent ces patients. Il suffit de jeter un coup d'œil dans les sanitaires pour confirmer leurs dires. Des chiffons et du linge sont étendus sur les portes des cabinets. Il est de même pour l'extérieur de l'hôpital où des déchets sont éparpillés partout sur le sol.