Appelé à la barre hier, l'officier de police de la sûreté de daïra de Maghnia, le dénommé Z.M. a incriminé le juge d'instruction en déclarant à la cour que ce dernier lui aurait rendu visite dans la cellule qu'il partageait avec son collègue M.B. pour lui demander d'incriminer l'ex-chef de sûreté de wilaya contre son acquittement. «Si vous incriminé l'ex-chef sûreté de wilaya, je pourrais vous assurer l'acquittement», a déclaré l'officier au président de la cour. Cette révélation aussi importante que surprenante n'a pas manqué d'attirer l'attention du président de la cour, du bâtonnier chargé de la défense de l'ex-chef sûreté de wilaya, qui a demandé à la cour de vérifier au niveau de la prison et sur le registre des visites de la cellule du mis en cause en question pour confirmer ou infirmer les déclarations de l'accusé. En effet, le président de la cour avait donné des instructions d'exécution immédiate pour pouvoir compléter le procès sur de bonnes bases de preuves matérielles. Pour rappel, l'accusé Z.M. est un officier de la police exerçant à la sûreté de daïra de Maghnia et poursuivi pour destruction de preuves matérielles du registre d'appels du commissariat de Maghnia. Il était présent le jour de la perquisition du domicile du mis en cause B.B., poursuivi pour détention et commercialisation de drogue d'un taux de 275 kg de kif saisis à bord d'une voiture de type Renault 25 près de chez lui, avec son extrait de naissance et une copie légalisée de la même pièce, ainsi qu'une photocopie d'un permis de conduire du mis en cause S.Kh, qui sera jugé dans cette affaire pour détention d'arme à feu sans autorisation légale. Il faut noter que l'auteur B.B. avait déclaré à la cour qu'il était un indicateur et aurait aidé les services de sécurité de la région à faire avorter deux grandes opérations de commercialisation de drogue. Avant d'en arriver là, l'équipe technique du service d'identité judicaire a été appelée à la barre par le président de la cour pour expliquer le rapport de constat fait sur les lieux de perquisition. Finalement, il s'est avéré que le rapport comporte des anomalies. Ainsi et selon les concluions des juges, les dimensions et les mesures relevées sur les pneus de la R25 retrouvée garée devant la maison de l'accusé B.B. ne sont pas identiques aux traces relevées dans le garage de ce dernier, où une Mercedes et une Renault Clio ont été retrouvées. Notons que l'auteur était connu dans la région pour trafic de voitures, précise le rapport. Ce qui explique que le véhicule n'est pas sorti du garage de l'accusé, a-t-on conclu. En ce qui concerne le policier Z.M., il avait nié toute relation avec cette affaire, notamment d'avoir obligé l'agent M.D. avec l'ensemble de ses supérieurs à effacer toute preuve importante qui pourrait être utilisée dans ce dossier, avait-il déclaré à la cour.