Les enfants de chouhada se sont rassemblés hier devant la direction générale de la Banque algérienne de développement rural (BADR) pour dénoncer le blocage des crédits qu'ils auraient sollicités auprès de cette institution financière. Ils entendaient par ce mouvement de protestation rencontrer le P-DG de la BADR pour plus d'informations. Après quatre heures d'attente, le premier responsable de la banque les a tout simplement invités à quitter les lieux. Les enfants de chouhadas sont venus pour défendre le dossier d'un investisseur agricole de Laghouat dans le domaine de l'oliveraie. «Nous sommes venus dénoncer la hogra, l'exclusion, l'abus de pouvoir et d'autorité. Mon dossier est complet, j'ai déposé les 23 pièces justificatives demandées, et j'en suis à ma troisième année d'attente. S'ils veulent de la «tchipa», ils ne l'auront jamais», a tonné M. Allek. Et d'ajouter : «Je suis fils de chahid et frère de trois chouhada, je ne demande ni privilèges ni aumône. Mais je demande mon droit en tant qu'investisseur algérien qui veut faire du Sahara un paradis». Le projet en question dont nous détenons une copie de l'étude prévoit la création de 650 postes d'emploi, 150 permanents et 500 saisonniers. Le projet comprend la plantation de 200 000 oliviers (400 plants à l'hectare), la réalisation d'un complexe de trituration d'olives d'une capacité de 2 000 kg/h, la transformation des grignons d'olives en aliments du bétail, la construction d'un entrepôt frigorifique de 5500 m3 et la culture de la pomme de terre sur 210 hectares en intercalaire. Plusieurs courriers ont été adressés au PDG de la BADR et plusieurs autres services concernés, dont la présidence de la République.. La réponse de la présidence de la République a été positive, mais le PDG de la BADR n'a pas voulu l'appliquer. L'investisseur a indiqué que «selon la réglementation en vigueur, la réponse pour l'octroi ou le refus de ce crédit, on ne doit pas dépasser un délai de 60 jours ; or je suis à ma troisième année d'attente et mon dossier a été accepté au niveau de l'agence, de l'agence centrale et de la direction générale, mais on me bloque comme on le fait avec des milliers d'autres investisseurs agricoles». Nous avons tenté de joindre le P-DG de la BADR pour des explications mais en vain. Une seule réponse nous a été donnée : «Le PDG n'a pas le temps de recevoir les journalistes !» L'investisseur accompagné des enfants de chouhada a décidé d'organiser un sit-in chaque mercredi devant la direction générale de la BADR jusqu'à l'aboutissement de sa requête.