Des étudiants en pharmacie et en chirurgie dentaire ont organisé hier un sit-in à l'intérieur de l'hôpital Mustapha pour réclamer une fois de plus leurs droits. Les étudiants ont tenté de sortir de l'enceinte de l'hôpital pour une marche pacifique prévue de la place du 1er mai à la grande poste , mais un dispositif policier impressionnant a été mis en place à l'intérieur même de l'hôpital pour empêcher toute tentative de marcher dans les rues d'Alger. Plusieurs tentatives de sortir se sont avérées vaines. La matraque policière a été la réponse à ces jeunes qui ne demandent que des droits. Le bilan fait état de cinq blessés parmi les étudiants. Fayçal O., l'un des initiateurs de ce sit-in, revient sur le statut du doctorat pour lequel les pharmaciens et les chirurgiens dentistes se battent depuis plusieurs mois déjà. «Nous demandons le statut de docteur pour les étudiants en pharmacie et en chirurgie dentaire ; la tutelle a, dans ses déclarations, fait savoir que le statut de docteur sera attribué, mais sans engagement écrit. Nous demandons du concret» a fait savoir l'étudiant. S'agissant du spectre de l'année blanche qui plane vu que la fin de l'année universitaire tire à sa fin, Fayçal a affirmé : «Nous n'avons pas peur de l'année blanche, et l'année sera validée quelles que soit les circonstances ; les responsables algériens sont des habitués du bricolage». Les étudiants étaient au nombre de 500 devant l'entrée de l'hôpital Mustapha. ils ont scandé des slogans hostiles aux responsables du ministère, et à leur tête Rachid Harraoubia, qu'ils accusent d'être derrière la faillite de l'université algérienne. «Le ministre ne connaît pas la valeur d'un étudiant, notamment en sciences médicales ; on peut s'attendre à tout de sa part», a indiqué un étudiant en 5e année en chirurgie dentaire. «L'université forme des incapables ; le manque d'encadrement et une politique réelle pour une université de qualité sont les causes de l'échec de nos étudiants», a-t-il ajouté. Les médecins grévistes déplorent aussi le manque de moyens matériels au niveau des facultés et des hôpitaux : «Nous demandons le départ immédiat du doyen de la faculté de médecine d'Alger qui ne cesse de cumuler les échecs», a conclu un autre étudiant. A l'heure où nous mettons sous presse, une centaine d'étudiants sont encore devant la porte d'entrée de l'hôpital et continuent de protester contre l'exclusion et la marginalisation, mais surtout la répression dont ils font objet : «Au lieu de régler nos problèmes, on nous tabasse», nous a lancé Fayçal.