Si les réformes annoncées par le président de la République ne sont pas concrétisées sur le terrain avant la tenue des élections prochaines, «nous risquons de retomber dans une situation chaotique», a averti hier le chef de file du Mouvement pour la prédication et le changement (MPC), Abdelmadjid Menasra, affirmant que le changement doit se concrétiser dans l'immédiat. La durée annoncée par le chef de l'Etat est amplement suffisante pour Menasra qui s'entretenait hier avec les journalistes, en marge d'un meeting populaire à la salle Algeria à Alger, «afin de concrétiser l'ensemble des chantiers annoncés». Pour lui, l'urgence donc est de concrétiser les réformes avant la tenue des élections pour que la teneur de ces décisions soit réellement concrétisée. Plus explicite, l'ex-membre de la direction du MSP a estimé que ce qui s'est passé dans les pays arabes est en grande partie dû à l'absence de vraies réformes. Il citera, à ce propos, la Tunisie et la Syrie «où l'on annonce des réformes dans une durée n'excédant pas 15 jours». Tout en affirmant que son mouvement n'a pas été sollicité «pour l'heure» par le président de la commission de suivi des réformes, Abdelkader Bensalah, le responsable du MPC qui réclame de larges consultations qui engloberaient même les partis non agréés, dans le cadre de la même commission, affirme que son mouvement a d'ores et déjà installé sept ateliers de travail pour sortir avec ses propres propositions. Il affirmera à ce propos que la nomination de M. Bensalah, que d'aucuns ont récusé, estimant qu'il est une personnalité du système, «n'est pas un problème». Pour lui, l'important «est de parvenir à un maximum de propositions à même de sortir le pays de la crise», avertissant toutefois contre un dialogue «à l'intérieur du système». Poursuivant dans la même foulée, Abdelmadjid Menasra affirma que le pays vit une crise politique «à laquelle le président de la République a fait référence dans ses interventions», sinon, comment expliquer, s'interroge-t-il, «les échecs de toutes les politiques engagées par l'Etat». Interrogé sur les déclarations du ministre de l'Intérieur sur le non-agrément à l'avenir des partis islamistes, Menasra s'est dit non concerné, tout en souhaitant que les réformes à venir fassent la part belle aux nouvelles formations, aux nouvelles idées. «Nous ne sommes pas concernés, nous sommes pour un Etat républicain et démocratique», a-t-il asséné. Il ne s'est pas par contre prononcé sur le système politique qui sied au pays, affirmant que soutenir un système présidentiel ou parlementaire «est une question qui sera tranchée prochainement». Réclamant un véritable changement, le vice-président de la nouvelle formation, le Front national pour le changement (FNC), non agréée, a soutenu lors du meeting d'hier, le peuple palestinien et tous les peuples arabes qui se battent pour le changement», et a donné son avis sur les réformes engagées parle chef de l'Etat. D'autres meetings sont prévus à l'est du pays alors que 3 meetings ont été déjà tenus à l'Ouest (Béchar, Mascara, Oran…).