Le parti que compte lancer Abdelmadjid Menasra n'est pas près de voir le jour. Un des responsables du Mouvement pour la prédication et le changement (MPC) Abdelaziz Mansour, a réagi hier aux informations faisant état d'une «probable interdiction» de leur mouvement par le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Contacté au téléphone, l'ancien député du MSP aujourd'hui au MPC dira: «Primo, c'est une décision qui relève du seul ressort du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. De ce fait, c'est à lui de se prononcer sur une éventuelle interdiction et non de celui du Premier ministre. Secundo, nous n'avons jamais déposé un dossier d'agrément pour un parti politique. Nous l'avons effectivement fait dans le cadre de la création d'une association. Tertio, nous ne sommes pas pressés pour autant. Nous avons effectivement l'intention de lancer dans le sillage de l'association un mouvement politique. Pour cela, nous attendons le moment propice. Il y aura en automne prochain une nouvelle loi électorale et une autre loi sur les partis. Nous verrons bien ce qui va se passer ensuite. S'il faut attendre trois ou quatre ans pour transformer notre association en mouvement politique, nous attendrons. C'est le chemin réalisé par feu cheikh Nahnah qui a d'abord créé El Irshad oul Islah avant de lancer le MSP. Nous suivons le même parcours.» En effet, le parti que compte lancer l'ancien ministre de l'Industrie Abdelmadjid Menasra n'est pas près de voir le jour, selon les échos parvenus à la rédaction. Il semblerait en effet que le Premier ministre et SG du RND, Ahmed Ouyahia, aurait opposé un niet catégorique à son éventuel agrément. Le Premier ministre aurait fait cette confidence à ses deux partenaires de l'Alliance présidentielle lors de leur dernière rencontre: les motifs avancés par Ahmed Ouyahia ne sont pas d'ordre constitutionnel mais ils ont trait au fait que ce mouvement aurait signé son acte de naissance en dehors du territoire national. Il est reproché à Menasra d'avoir annoncé la création de son mouvement depuis l'étranger, plus précisément à Istanbul, une ville turc aux mains de l'AKP, le parti islamiste turc au pouvoir actuellement. Interrogé dernièrement sur les risques qu'encourt son parti s'il n'est pas agréé, Menasra a indiqué que le Mouvement pour la prédication et le changement (MPC) «n'est pas une formation religieuse, ni une association à caractère religieux, mais nous sommes un parti avec une orientation islamique conforme à la Constitution», dira-t-il. Il affirmera qu'il est confiant quant à l'acceptation de son parti par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Il ajoutera que «l'agrément» demeure le travail sur le terrain de son mouvement et sa capacité de mobilisation. Abdelmadjid Menasra avait révélé, lors de sa première conférence de presse tenue à Boumerdès, que son nouveau parti «militera pour la création d'un Etat islamique conforme à la Constitution algérienne». Abdelmadjid Menasra avait annoncé qu'il déposera «bientôt» un dossier d'agrément de son nouveau parti, le MPC, auprès du ministère de l'Intérieur. Il avait même souligné que la création du MPC est intervenue après de longues réflexions, et cette décision n'est ni précipitée ni fortuite. Nous voulons préserver et sauver l'héritage du mouvement de cheikh Nahnah et continuer à suivre sa voie. Selon Menasra, son parti compte aujourd'hui plus de 10 wilayas structurées et d'autres sont en cours.