L'appel à une grève nationale lancé par le SNPSP n'a pas été largement suivi à Oran, où les services des structures sanitaires ont fonctionné normalement. Plusieurs sources affirment que le faible taux de suivi trouve essentiellement son origine dans le vote, hier, de la reprise du travail par l'intersyndicale qui avait paralysé le secteur depuis le 4 mai dernier. «Ce ne sont pas les menaces du ministre de la Santé qui vont nous pousser à faire marche arrière, et même si le mouvement n'a pas été largement suivi aujourd'hui, l'adhésion sera plus large dans les prochains jours», a affirmé un membre du Syndicat national des praticiens de la santé publique. La même source affirme que «les menaces de M. Ould Abbas de recourir à des ponctions sur les salaires et à des actions en justice contre les grévistes traduisent la gêne des pouvoirs publics à prendre sérieusement en charge les revendications des travailleurs du secteur. C'est un dialogue de sourds et le ministre a ressuscité un syndicat mort et enterré depuis longtemps pour donner l'impression d'être à l'écoute des doléances des travailleurs. Un syndicat où siègent des directeurs d'établissements sanitaires ne peut en aucun cas représenter les travailleurs du secteur. Il faut que ce travail de fractionnement cesse et qu'un véritable dialogue soit engagé, note notre interlocuteur. Hier, les services au niveau des établissements sanitaires de proximité tout comme ceux du centre hospitalo-universitaire d'Oran ont fonctionné normalement, même si certains médecins ont déclaré leur intention de débrayer. «Ça se décidera dans la journée. Nous attendons les orientations de nos représentants qui sont en contact avec la centrale à Alger», ont affirmé des médecins. La coordination UGTA qui regroupe une dizaine de sections syndicales dont celles des médecins généralistes et des médecins spécialistes qui a voté dimanche la reprise du travail a précisé que «ce n'est qu'un gel du mouvement. Nous accordons un délai au ministère de tutelle et nous attendons ses propositions», affirme un responsable de cette structure. Dans le même contexte, la coordination qui a paralysé durant plusieurs jours le secteur de la santé à Oran a dénoncé avec vigueur «l'exclusion de la wilaya d'Oran de la commission de débat des projets de statut particulier et du régime indemnitaire.» Lors d'une réunion du conseil fédéral tenue en avril dernier au siège de la centrale syndicale, le secrétaire général Sidi Saïd avait annoncé l'élargissement de la commission chargée du débat sur les statuts particuliers et le régime indemnitaire pour permettre aux représentants de la wilaya d'Oran de participer à ses travaux. Quatre délégués furent choisis, mais à ce jour, ils n'ont jamais été invités à participer aux travaux. C'est une tentative d'exclusion que nous dénonçons véhémentement», affirment des membres de la coordination des 10 sections syndicales.