Le secrétariat national de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) tiendra aujourd'hui à Alger une réunion avec les membres des fédérations syndicales nationales «consacrée à l'évaluation sociale». Selon des responsables de fédérations nationales, la tenue de cette réunion est attendue, étant donné la réalité du monde du travail marqué cette année par une multitude de mouvements de protestation sociale. Ces derniers ont été l'œuvre des syndicats autonomes ou de travailleurs regroupés au sein de coordinations locales ou nationales qui ont exploité «l'absence» de la centrale syndicale pour chapeauter la contestation. Pour certains analystes, l'UGTA a été totalement absente et n'a pas soutenu les luttes des travailleurs salariés, notamment ceux du secteur public. Par ailleurs, des présidents de fédérations syndicales contactés hier, estiment que cette réunion sera consacrée à la lutte syndicale en Algérie, à la lumière de la conjoncture socio-économique et des aspirations des différentes catégories socioprofessionnelles. «Je suis certain que le secrétariat national de l'UGTA ouvrira le débat sur la lutte syndicale et le choix du dialogue avec les pouvoirs publics et le patronat. Il est connu dans l'histoire de l'Algérie que la Centrale syndicale a été toujours le porte-voix des travailleurs. Un héritage que nous devrons sauvegarder étant donné que nous avons eu à faire face au colonialisme et aux multinationales déniant tout droit au travailleur. L'Algérie a été toujours pionnière dans la lutte syndicale. Il est donc indispensable de reprendre le terrain et renforcer la position de l'UGTA appelée à répondre aux attentes et préoccupations des travailleurs. C'est certainement le point central de cette réunion», a tenu à souligner un responsable d'une fédération nationale. La centrale syndicale a pris option depuis quelques années pour le dialogue dans le règlement des conflits sociaux. Un choix qui a été dicté, selon les responsables de l'UGTA, par le pacte économique et social scellé avec les deux autres partenaires, à savoir le gouvernement et le patronat. Tripartite et mouvement de redressement Par ailleurs, certains secrétaires généraux de fédérations n'écartent pas l'ouverture d'un débat sur «le mouvement de redressement au sein de l'UGTA». Ce mouvement avait choisi la journée du 1er mai pour rendre publique son initiative en appellant l'ensemble des syndicalistes à réfléchir sur les moyens de mettre en œuvre l'alternative syndicale. Les initiateurs du mouvement souhaitent provoquer un changement au sein de l'UGTA. Les membres du mouvement pour le changement dans l'UGTA seraient des secrétaires nationaux qui connaissent l'organisation de l'intérieur. Parmi les autres dossiers qui seront abordés également lors de cette rencontre, nos sources citent la préparation de la réunion de la tripartie, prévue le 28 mai. Plusieurs fédérations n'ont pas encore finalisé le dossier des conventions de branches et celui des augmentations salariales.