L'enquête sur l'assassinat de l'enseignant universitaire et militant du MDS Ahmed Kerroumi se poursuit. Dans ce cadre, le magistrat instructeur près le tribunal de la cité Djamel Eddine, qui a auditionné hier des dizaines de personnes en relation avec le défunt, a convoqué aujourd'hui des militants du MDS et des chercheurs du CRASC pour un complément d'information. Le principal suspect qui avait reconnu avoir connu Ahmed Kerroumi a nié l'avoir tué. Sa rétractation devant le juge d'instruction, lors de sa présentation la semaine dernière, a contraint la justice à explorer de nouvelles pistes et surtout à auditionner de nouvelles parties pour apporter plus de lumière sur la disparition de l'enseignant universitaire, le mobile et les circonstances de son assassinat. Les proches de l'assassin présumé ont affirmé que tout en reconnaissant sa relation avec le défunt, qui était son enseignant il y a quelques années, il a nié son implication dans sa disparition et son assassinat. «Il a soutenu devant le juge que ses aveux lui ont été soutirés sous la contrainte», ont-ils soutenu. La famille du défunt qui a constitué pour sa défense maîtres Farid Khemisti du barreau d'Oran et Salah Hanoune du barreau de Tizi-ouzou, continue d'exiger la vérité sur cet assassinat qui suscite moult réactions à Oran. «Nous voulons savoir où se trouve son véhicule, comment il a disparu et quelles sont les circonstances de son assassinat. La rétractation du principal suspect met la justice devant l'obligation d'approfondir les recherches. C'est pourquoi nous exigeons une enquête libre de toute pression extrajudiciaires, juste et impartiale. Nous voulons la vérité, rien que la vérité», affirment ses proches. Le magistrat instructeur s'apprête aujourd'hui à voir défiler dans son bureau des militants du MDS Oran. Ces auditions constituent une nouvelle orientation de l'enquête qui n'a pas encore révélé toutes les circonstances de la disparition et l'assassinat de Ahmed Kerroumi. «Où est son véhicule ? Où est son cartable ? Comment se fait-il que le lors de sa découverte, sa dépouille était en parfait état de conservation et ne présentait pas de rigidité cadavérique ?», s'interrogent ses proches qui affirment que le cadavre du défunt a été découvert par un militant du MDS dans le local du parti, dont la porte ne présentait aucune trace d'effraction. Ahmed Kerroumi a été porté disparu le 19 avril dernier. Son cadavre a été retrouvé quatre jours plus tard au siège du MDS Oran, un local situé à la Rue Chanzy dans le quartier Sidi El-bachir (ex-Plateau Saint Michel), rappelle-t-on.