Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a indiqué que les orientations économiques du pays ont changé en faveur d'une meilleure place pour l'entreprise nationale. Il a reconnu que les efforts consentis pour atteindre cet objectif sont insuffisants même si «l'investissement se développe dans le pays», a-t-il souligné hier lors de la cérémonie d'ouverture des travaux de la tripartite à Djenane El Mithak à Alger. Le Premier ministre estime que le seul souci sur lequel il faut se pencher concerne l'amélioration de l'environnement d'investissement en Algérie. «Le gouvernement reste à l'écoute des partenaires, souci commun des trois partenaires», a-t-il indiqué. Il proposera d'ouvrir ce chantier sur la base des critères définis par la Banque mondiale qui a classé l'Algérie à la 136e place sur les 183 pays dans le domaine des climats des affaires. C'est devant Abdelmadjid Sidi Saïd, SG de la centrale syndicale, et les représentants des sept organisations patronales, présentes à la 13e tripartite intitulée «L'entreprise et l'investissement», que M. Ouyahia a exposé les résultats des 14 derniers mois dans l'investissement en Algérie où un montant de 718 milliards de dinars de financement bancaire a été débloqué en faveur de 52 programmes. Les entreprises privées ont engagé, entre janvier 2010 et avril 2011, 43 investissements totalisant 156 milliards de dinars. Un montant de 120 milliards de dinars a été réparti sur 28 opérations de partenariat de tous genres. Ces actions totalisent plus de 1000 milliards de dinars dans les investissements globaux engagés depuis janvier 2010. «Bien sûr, l'Algérie doit aller vers davantage d'investissements économiques pour satisfaire sa demande nationale, créer plus d'emplois, améliorer sa productivité et augmenter ses exportations en les diversifiant», a-t-il ajouté. Pour le Premier ministre, le cadre juridique de l'Algérie n'a jamais été dissuasif à l'égard des entreprises étrangères qui continuent de montrer de l'intérêt pour s'installer en Algérie, et donne aussi de la chance aux entreprises nationales. Il a été dit que «la LFC 2009 a introduit des mesures contraignantes pour l'investissement, au demeurant la règle 49-51 a été en fait admise par nos partenaires pour en témoigner des grandes compagnies internationales qui sont en voie de signer des contrats avec l'Algérie. Pour ce qui est des contraintes bureaucratiques occasionnant des retards dans le lancement des projets, le Premier ministre a affirmé que ce n'est ni le gouvernement ni le conseil d'investissement qui bloque les dossiers comme cela a été souvent répété. «Aucun dossier d'investissement national ou mixte de plus de 500 millions de dinars n'attend le feu vert du Conseil national d'investissement», a-t-il affirmé. Il a expliqué que 87 dossiers d'investissement se trouvent à l'Andi en raison du manque de pièces administratives exigées par la loi comme la déclaration fiscale, le terrain, l'étude technico-financière ou autres. A propos de la fraude économique, le Premier ministre a indiqué que les pouvoirs publics ont engagé des mesures pour lutter contre ce phénomène et attend les propositions du patronat à ce propos. Ouyahia a évoqué les principales facilitations décidées par le gouvernement en vue de booster l'économie nationale et de redonner à l'entreprise algérienne sa place dans le processus de développement. «Dans le domaine du foncier, nous avons décidé de la réduction de la redevance de concession à 90% au lancement du projet et 50% pendant l'exploitation. Dans le Sud et les régions des Hauts Plateaux, le foncier est cédé au dinar symbolique durant 10 ans puis 50% pour la période de l'investissement.» Il a rappelé les multiples organismes créés pour rendre l'acte d'investir plus accessible comme le Fonds national d'investissement et les autres fonds de wilaya, la société de financement des capitaux, société de leasing et d'équipement. Il a souligné que l'une des mesures prises par le Fonds national d'investissement est de pouvoir entrer dans le capital des PME privées à hauteur de 34% et même au prix de la mise initiale. Il rappelle que les pouvoirs publics payent les salaires versés dans les contrats d'insertion à l'emploi et émet le souhait de voir la demande des entreprises progresser dans ce domaine. «Je vous tends la main» Cette tripartite, souligne le Premier ministre, est différente des précédentes et intervient dans un contexte spécifique marqué par la convocation des partenaires par le gouvernement, sur instruction du chef de l'Etat, pour instaurer un dialogue et aboutir à un travail définissant les voies et les moyens de soutenir l'entreprise, l'amélioration du climat d'affaires et d'investissement dans le pays. Le deuxième facteur a trait à la présence du FCE à cette réunion sur la demande de l'organisation patronale et la conjoncture générale du pays où se déroulent des réunions de concertation politique, économique, sociale afin de faire un pas qualitatif vers le développement. «C'est avec cette disponibilité et cette transparence, avec cette volonté de faire mieux avec vous, que le gouvernement vous tend la main madame et messieurs les responsables des organisations patronales», a-t-il souligné à la fin de son intervention. M. Ouyahia a rappelé que les questions sociales sont renvoyées à la tripartite de septembre. Au moment où nous mettons sous presse, les travaux de la tripartite se poursuivaient. Les recommandations faites à l'issue de cette rencontre sur l'investissement et l'entreprise seront traduites dans des ateliers de travail pour enrichir le débat sur les problèmes entravant le secteur économique en Algérie. Le premier ministre est attendu aujourd'hui pour animer une conférence de presse après la lecture des conclusions des travaux.