Les familles des marins algériens pris en otages par des pirates somaliens début janvier au large des eaux omanaises ont été conviées hier à une réunion avec le directeur d'IBC, Nacereddine Mansouri, dont la compagnie est propriétaire du MV Blida détourné. Cela fait six mois et 5 jours que 17 marins algériens sont retenus en otages en Somalie. Leurs familles sont venues de différentes villes pour s'entretenir avec le DG d'IBC afin de connaître l'avancement du dossier. Les proches des marins enlevés et séquestrés ne savent plus comment agir face à cette situation. Certains ont un père ou un frère et d'autres un fils ou un mari à bord du MV Blida. C'est dans la plus grande incertitude qu'ils appréhendent ce «triste sort». Le représentant des familles regrette «la lenteur prise dans les négociations». Il déplore également «la non-intervention directe de l'Etat algérien». Selon Nacereddine Mansouri, «l'IBC n'est pas responsable du sort du bateau», dit-il, en se référant à «l'article 730 du code maritime qui place l'affréteur comme seul responsable du navire». M. Mansouri a indiqué que «l'affréteur jordanien Leaddrow suit quotidiennement le dossier du MV Blida et de son équipage. L'affréteur a fait appel à des conseillers et à des négociateurs, mais le contenu des pourparlers demeure secret». Il a ajouté que «la difficulté réside dans la prise de contact. Les pirates somaliens, ainsi présentés par la force anti-piraterie européenne, détiennent le contrôle de la communication. Ils appellent quand ils le décident», a expliqué le DG d'IBC. Quant à l'état de santé de l'équipage, M. Mansouri a affirmé que «d'une manière générale, les marins sont en bonne santé, mais leur moral est forcément au plus bas niveau». S'agissant de la passivité ou pas de l'Etat algérien quant au traitement de ce dossier, M. Mansouri a estimé «le contraire». «Rien qu'hier, j'étais en réunion avec le ministre des Affaires étrangères. Les AE suivent le dossier tous les jours. La complexité réside dans le fait que les pirates somaliens n'ont pas demandé de rançon», a-t-il précisé. Sur ce point, il est à noter que l'Etat algérien refuse tout paiement de rançon à des groupes terroristes ou à des groupes de crime organisé. Enfin, le DG d'IBC tient à souligner que «les pirates somaliens travaillent pour les mafias locales. Ils sont sans foi ni loi. Musulmans ou pas, ils ne font pas de différence entre les otages».