Deux mois après le lancement de la construction du siège d'une brigade de gendarmerie à Thizgui Bouzrou dans la commune d'Illiltène, 80 km au sud-est de Tizi Ouzou, la population locale continue à s'opposer farouchement à l'implantation de cette brigade au niveau de la circonscription. A maintes reprises des actes de sabotages ont été commis par les habitants sur le chantier. Le dernier en date est la destruction, la semaine dernière, des poteaux et des fondations de la future structure sécuritaire. La population avance plusieurs raisons pour justifier son rejet à ce projet qui est loin de plaire à la majorité des habitants de la région. Selon des villageois de Tifilkout et de Zoubga, rien ne justifie d'abord l'ouverture d'une brigade dans leur localité du moment que le problème d'insécurité ne se pose guère à Illiltène. L'emplacement de la structure est aussi mis en cause. «Ce n'est pas normal d'installer des brigades de gendarmerie au sein des villages. Si les autorités veulent réellement sécuriser davantage la région, pourquoi n'installent-ils pas cette structure en haut de la montagne, au col de Chellata. Un point stratégique qui culmine une bonne partie de la haute Kabylie et qui relie aussi les trois wilayas de la Kabylie : Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira. C'est là que des nombreux faux barrages ont eu lieu par le passé pas au milieu des habitations !», fulmine un habitant d'Illiltène. Ce dernier a précisé que les villageois ont eu recours à la violence après avoir épuisé toutes les voies pacifiques et légales, à savoir l'interpellation des autorités avant même l'entame du projet. Nos interlocuteurs précisent que leur municipalité est dépourvue de plusieurs infrastructures de bases, tel qu'un pavillon des urgences, un stade, le manque d'une décharge publique, la dégradation du réseau routier, et la liste reste très longue. A signaler en outre, même le P/APC d'Illiltène, élu sur la liste RCD et ancien délégué du mouvement citoyen, n'est pas pour la réalisation de cette brigade au niveau de sa commune.