Dans un troisième discours, depuis la contestation populaire en mars, prononcé lundi à Damas, le président syrien, Bachar Al-Assad, a affirmé hier que son pays faisait face à un «complot». Tout en assurant que ce «complot» va rendre la Syrie «plus résistante», il a reconnu cependant que son pays se trouve à un «tournant» après des «jours difficiles». «Il faut faire la distinction entre les besoins légitimes de la population et les saboteurs», a-t-il ajouté en affirmant : «Nous devons résoudre les problèmes de la Syrie nous-mêmes». «Il n'y aura pas de développement sans stabilité, pas de réformes dans le sabotage et le chaos», a ajouté le président, qui a également présenté ses «condoléances aux familles des martyrs». El Assad a par ailleurs annoncé la tenue rapide d'un «dialogue national» en Syrie, où son régime est contesté dans la rue depuis le mois de mars. Il a demandé au ministère de la justice d'envisager d'étendre la récente loi d'amnistie. Il a cependant insisté sur la distinction nécessaire à ses yeux entre la population ayant des revendications légitimes et les « saboteurs». Le Président a été accueilli dans la salle par des slogans à sa gloire et des applaudissements. Ce discours était très attendu, car il devrait déterminer les choix futurs du régime face à la révolte, qu'il a jusque-là tenté d'étouffer au prix de centaines de morts. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, une ONG syrienne, 1309 civils et 341 membres des forces de sécurité ont péri depuis le 15 mars. Selon un haut responsable turc, le président syrien, Bachar Al-Assad, a désormais moins d'une semaine pour mettre en œuvre les réformes politiques promises aux opposants avant le début d'une intervention étrangère. La Turquie, plus grand voisin de la Syrie et son premier partenaire commercial, tente de convaincre Assad de mettre fin à la répression militaire du mouvement de contestation, qui a notamment poussé des milliers de réfugiés vers la frontière turque.