S'achemine-t-on vers la réouverture des sites touristiques fermés dans la wilaya de Tamanrasset ? La question est posée avec insistance chez les acteurs du secteur touristique de cette wilaya du grand sud du pays. Ils affirment qu'ils ont traversé deux années «blanches» du fait de l'interdiction de l'accès à ces sites, autrefois très prisés par les touristes étrangers. Les pertes sont considérables et l'impact de cette décision a été fatal au plan social puisque les milliers de familles qui se nourrissaient essentiellement de cette activité se trouvent sans revenus. Le taux de chômage a été revu à la hausse ces deux dernières années. On estime que le nombre de ceux qui ont perdu leur emploi dans ce secteur varie entre 6000 et 7000 personnes. La question a été évoquée lors de la cérémonie d'inauguration de la manifestation sur le tourisme, organisée par la direction du tourisme et la wilaya de Tamanrasset à l'occasion de la Journée nationale du tourisme qui se veut «une occasion pour exposer les problèmes et tenter de combler les lacunes». Meziane Saïd, wali de Tamanrasset a exposé aux opérateurs présents à cette manifestation un plan d'action visant «une réhabilitation totale du secteur en vue de le sortir de cette situation de réanimation». Ce plan préparé par la commission installée en prévision de la préparation de la saison touristique 2011-2012 comprend plusieurs volets. Il s'agit de la réhabilitation du vieux souk au centre-ville «qui doit retrouver sa vocation principale et sa touche typique de la région». C'est le quartier des artisans où sont produits les différents objets en cuire, de bijoux, de tapisserie, et autres. Ce marché est actuellement dans un état lamentable et beaucoup d'artisans ont abandonné leur métier en raison de l'absence d'une activité touristique. La relance de cet endroit, autrefois fabuleux, va se faire à travers l'installation d'ateliers de proximité en collaboration avec un bureau d'études. Le deuxième axe de ce plan de travail consiste en l'installation d'un groupe de travail susceptible d'apporter des solutions à des problèmes déjà existants et dégager les moyens pour le développement de nouvelles activités et créneaux à l'exemple du tourisme scientifique. Le lifting de la ville de Tamanrasset et le nettoiement de tous les sites touristiques de tous les détritus est également prévu. Le wali propose de mettre en place une signalisation originale en réhabilitant le Tifinagh (l'alphabet amazigh), de faire des interprétations des gravures rupestres et écritures graphiques, et de faire la promotion des sites méconnus. Il estime qu'il faut faire impliquer les artistes et non pas les ingénieurs des travaux publics dans ce genre d'opérations. «Tout cela doit se faire avant le mois d'octobre», a-t-il souligné en direction des opérateurs. Ces derniers ont montré une grande implication à cette initiative qu'ils comptent appuyer par l'organisation d'une grande caravane le 27 septembre à Tamanrasset pour marquer la Journée internationale du tourisme. La caravane va sillonner les sites du Tassili, de l'Ahaggar et de l'Assekrem où plusieurs actions de sensibilisation sur la propreté des sites seront engagées. Organisée à la maison de l'artisanat, l'exposition sur le tourisme a été marquée par la présentation de quelques aspects marquant le secteur dont les objets en cuire, les bijoux locaux et les services des agences de voyages. Des tableaux illustrant le travail de sensibilisation sur la protection du patrimoine menée par les agences de voyages ont été également exposés. «Interdiction de ramasser, de tenir ou d'acheter des objets archéologiques», «L'agence est tenue de sensibiliser le touriste sur le pillage qui est formellement interdit», «Il faut éviter de saccager les témoignages de notre patrimoine et de notre mémoire», lit-on dans les illustrations exposées. De notre envoyée spéciale à Tamanrasset :