Pour des raisons d'ordre sécuritaire, la direction du tourisme de la wilaya de Tamanrasset a décidé de fermer plusieurs circuits touristiques entre le Hoggar et le Tassili n'Ajjer, et la traversée de Tamanrasset vers Djanet. L'interdiction est dénoncée par les responsables d'agences de voyages et risque d'avoir des répercussions négatives sur la saison saharienne déjà ouverte. Selon Ahmed Hamdaoui, président de l'Association de tourisme et de voyage de Tamanrasset (ATWT), cette décision a été prononcée verbalement par la direction du tourisme de Tamanrasset le 8 février dernier. «Vous n'avez plus le droit de vous rendre aux sites touristiques (précités), et d'aller à Djanet ni par les pistes du nord ni par celles du sud», nous a-t-il précisé. «Ce n'est qu'au mois de septembre dernier que nous avons eu une note en bonne et due forme». Interrogé sur les raisons et la durée de cette fermeture, notre interlocuteur rétorque qu' «aucune explication ne nous a été fournie, ni les raisons de la fermeture, quoique bien connue par chacun de nous». Les agences de voyages se trouvent dans une situation désastreuse. Il se trouve que «90% des touristes optent pour des séjours au niveau des circuits fermés, et nous n'avons plus la possibilité de répondre à leur demande», indique M. Hamdaoui. Toutefois, il nous informe que même avec ces restrictions, les touristes étrangers continuent d'exprimer leur intérêt envers le désert algérien, notamment durant les fêtes de fin d'année. «Mais si la fermeture persiste, nous pouvons d'ores et déjà avancer que la saison sera catastrophique». Nous apprenons de la part de notre interlocuteur que le 10 octobre prochain, 55 touristes allemands seront à Tamanrasset, et 65 touristes français y seront pour passer un séjour à partir du 23 du mois en cours. Face à la situation actuelle, les agences de voyages ont tenté de combiner des circuits avec les moyens du bord (circuits ouverts) afin de satisfaire leur clientèle. «Certes, nous n'avons pas trop le choix, mais nous disposons de l'Assekrem (produit phare) et d'une partie du Hoggar afin d'organiser le séjour, mais ce n'est pas toujours évident, étant donné que l'Assekrem est le premier site visité par le touriste lors de son premier séjour au désert. Ce dernier demande à découvrir d'autres régions en revenant en Algérie», a expliqué M. Hamdaoui. Il n'a d'ailleurs pas omis d'exprimer au nom des agents de voyages la nécessité de la réouverture des circuits. «Nous demandons à ce que les pouvoirs publics se penchent sur la question et étudient la possibilité de les rouvrir avant que cela ne soit trop tard». Par la même occasion, notre interlocuteur s'est dit navré d'apprendre que le tour operator Point Afrique a mis en suspens son activité : «Point Afrique joue un rôle important dans la promotion du Sahara algérien». Les professionnels estiment que cette perturbation risque de perdurer jusqu'au mois de décembre prochain.