Entre actions diplomatiques et opérations militaires sur le terrain, la situation en terre libyenne risque un enlisement entraînant la mort de plusieurs personnes, dont des civils et des innocents. Au vu de la tournure des évènements, la solution pacifique, à l'issue des négociations entre les parties libyennes en conflit, semble s'imposer, pour mettre fin à une autre inutile. Cette situation «très préoccupante» a d'ailleurs poussé le leader libyen El Kadhafi à continuer à appeler à l'arrêt immédiat des bombardements de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) sur son pays qui ont fait plusieurs victimes dont des enfants. Après la demande formulée jeudi pour une «réunion d'urgence» du conseil de sécurité des Nations unies pour mettre un terme aux attaques de l'Otan, El Kadhafi a sollicité, vendredi, l'intervention du Nigeria pour mettre fins aux raids des avions de l'Otan. Cette demande figure dans un message du guide transmis au président nigérian, Goodluck Jonathan, par le ministre libyen des Affaires étrangères, Abdulahi Obaidi. Dans son message, il affirme que «l'Otan doit cesser de violer la souveraineté de la Libye en tant que nation». «Puisque la crise en Libye est interne, une intervention extérieure n'a aucune raison d'être», a-t-il écrit. Le président Jonathan a promis, selon l'émissaire libyen, de soumettre la question au prochain sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine (UA) qui débutera le 29 juin à Malabo, en Guinée équatoriale. Sur le terrain, la télévision libyenne fait état de quinze tués et plus de 20 blessés dans un raid de l'Otan qui a visé des sites civils à Brega, carrefour stratégique et cité pétrolière dans l'est de la Libye. Les attaques ont touché une boulangerie et un restaurant à Brega, faisant quinze martyrs et plus de vingt blessés parmi les clients qui fréquentaient ces endroits, selon la même source. Dans son rapport quotidien, l'Alliance atlantique a indiqué avoir visé vendredi 35 cibles dont des véhicules et installations militaires dans la région du port pétrolier de Brega, à 800 km de Tripoli et à 240 km au sud-ouest de la ville rebelle de Benghazi. De son côté, la Chambre des représentants américaine a rejeté, vendredi, un texte autorisant l'intervention militaire des Etats-Unis en Libye. Une position qualifiée de «revers important» pour le président Barack Obama. La Chambre, à majorité républicaine, a rejeté le texte par 295 voix contre 123. Les représentants devaient ensuite se prononcer sur une résolution visant à réduire l'action militaire américaine aux côtés des alliés de l'Otan en Libye. La Maison Blanche s'est dite «déçue» par le vote. Cette Chambre a cependant rejeté lors de la même séance un texte qui prévoyait de réduire les fonds destinés à financer les frappes américaines contre les forces du dirigeant libyen. Il faut dire que le ton est monté cette semaine au Congrès, où nombre d'élus, y compris des démocrates, sont furieux que le président n'ait pas demandé au Congrès son avis avant d'ordonner en mars les bombardements contre le régime libyen. Le président français a indiqué pour sa part que les Alliés ne laisseront pas tomber la Libye, assurant que «les opérations se poursuivront jusqu'à ce que les Libyens puissent construire leur démocratie». Réunis en sommet à Bruxelles, les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept ont réitéré leur appel à un départ «immédiat» de Kadhafi et leur soutien au Conseil national de transition (CNT) pour son «rôle essentiel». «La transformation démocratique de la Libye reste d'un intérêt primordial pour l'UE», souligne la déclaration finale.