Qu'elle provienne de Tunisie, des Etats-Unis ou d'Asie, la friperie constitue désormais un palliatif pour une grande majorité de familles constantinoises étant donné ses prix attractifs. «El bala» a encore de beaux jours devant elle, car elle est devenue aujourd'hui un commerce à part entière. C'est la question posée à la fois aux commerçants et aux citoyens qui affirment tous ne pas être au courant de la «guerre» entre les députés et les sénateurs. «Si l'argument de la santé publique est avancé en premier, pourquoi une prise de conscience aussi tardive ?» s'interroge Abdenour, commerçant au centre-ville avant que ses clients poursuivent : «Ils se rendent compte maintenant que c'est dangereux pour la santé, depuis quand la santé des citoyens est placée au premier rang ? Tout le monde trouve son compte et la friperie rend service à plusieurs familles démunies.» Depuis quelques années, des magasins spécialisés dans la vente en détail, ou au niveau des marchés hebdomadaires des communes du Khroub, de Aïn Smara ou encore de celle de Hamma Bouziane, ont été ouverts au bonheur des petites bourses. Les vêtements proposés sont souvent d'une qualité appréciable, voire même neufs. Des vestes à 300 ou 600 dinars, des pantalons à 400 DA, des t-shirts à 200 DA, des chaussures à 100 DA, des sacs à 500 DA et on trouve même la literie, rideaux et draps. Apparemment, chacun y trouve son compte. Les commerçants avouent recevoir tous les pans de la société. «Le marché de la friperie a connu une nette évolution depuis quelques années, et le chiffre d'affaires est très intéressant, ce qui explique la multiplication des boutiques spécialisées dans ce commerce, qui se livrent, il faut le dire, une concurrence ardue pour se maintenir, et chacun a sa façon de faire de la publicité pour attirer les clients», a-t-il souligné. Devant le succès que rencontrent les marchés de la fripe, de Daksi, Aïn S'mara, Oued El-Had et El-Khroub, des boutiques ouvrent de plus en plus au centre-ville.