La Fédération algérienne de football a de nouveaux statuts. Ils ont été adoptés hier matin par l'assemblée générale extraordinaire de cette instance dont les travaux se sont déroulés à l'auditorium de l'hôtel Sheraton. Adoption à l'unanimité de textes qui ont été modifiés en vue de les mettre en conformité avec ceux de la Fifa mais également avec le nouveau décret algérien relatif à l'organisation et au fonctionnement des Fédérations sportives. Il faut savoir que les statuts qui étaient appliqués jusqu'ici étaient contestés par l'instance du football international qui avait menacé la fédération algérienne de suspension, selon les dires du président de celle-ci, Mohamed Raouraoua. La Fifa avait monté d'un cran sa menace après qu'elle ait su que la FAF avait été mise en demeure par le ministère de la Jeunesse et des Sports de mettre ses statuts en conformité avec le décret 05-405 relatif aux fédérations sportives, un texte que même le CIO avait contesté. Il avait fallu énormément de diplomatie et certaines concessions pour éviter le pire à notre sport et à notre football, la FAF obtenant un traitement privilégié de la part des pouvoirs publics algériens en ce sens qu'elle n'avait pas à appliquer d'une manière systématique les dispositions du décret 05-405. Ce dernier ayant été remplacé par le décret 11-22 où il était question de plus d'autonomie de la part de la fédération, il a permis à la FAF de s'y conformer tout en tenant compte des textes de la Fifa. C'est ainsi que les nouveaux statuts de la FAF ne prévoient pas que la puissance publique a la possibilité de désigner des experts qui peuvent siéger dans l'assemblée générale. Un seul point posait problème auprès de la Fifa, selon M. Raouraoua, celui concernant le représentant du sport militaire. Il a été résolu avec la création d'une Ligue algérienne du football militaire qui a adhéré à la FAF. En cette qualité, elle peut désormais siéger à l'assemblée générale de celle-ci. «Aujourd'hui, après cette adoption de votre part, on peut dire que la FAF dispose de statuts qui sont en conformité avec ceux de la Fifa», dira M. Raouraoua à l'issue du vote. Le président de la FAF s'est également étendu sur les projets qu'il compte mettre en œuvre notamment en faveur des jeunes. «Nous sommes confrontés au problème de la déperdition des jeunes. Il y a deux ans nous avions imposé aux clubs de faire jouer au moins deux juniors et cela a abouti à la formation d'une équipe nationale olympique dont vous connaissez tous les bons résultats actuellement. Nous allons créer une nouvelle catégorie, celle des U21 qui permettra aux clubs de faire jouer les jeunes qui n'ont pas pu accéder à la catégorie seniors. Chaque club pourra aligner dans cette équipe deux joueurs de plus de 23 ans et ces U21 pourront être liés à leurs clubs par contrat ou pas. La priorité sera donnée à la formation et notre souhait dans les années à venir sera d'imposer à chaque club qu'il fasse jouer dans son équipe six joueurs issus de son centre de formation. Il y a actuellement quelques clubs qui ont 4 milliards de dettes vis-à-vis de certains de leurs joueurs à cause de la surenchère qui existe dans les transferts. On ne peut plus continuer de la sorte. Il faut amener les clubs à gaspiller moins d'argent dans ces transferts et à faire confiance à ce qu'ils produisent.» Le président de la FAF insistera sur ce volet financier en déclarant que «personne n'est obligé de devenir professionnel. Celui qui n'a pas les moyens de le faire n'a qu'à rester dans le giron des amateurs. Vous avez d'ailleurs remarqué que le cahier des charges du professionnalisme n'a pas été appliqué dans toute sa rigueur. Nous allons laisser les clubs s'organiser mais nous ne tarderons pas à l'appliquer dans sa totalité». M. Raouraoua, que nous avons abordé à l'issue de cette assemblée générale, nous a fait savoir que dans tous les cas, nos clubs seront obligés de se soumettre car le délai pour l'obtention de la licence Fifa-CAF est fixé pour l'année 2012-2013. Le président de la FAF fera montre, par la suite, d'un excès de colère envers ceux qui n'ont pas cessé de critiquer son action ces derniers temps. «Si quelqu'un se sent capable de prendre cette FAF et de dire qu'il est capable de qualifier notre équipe nationale à la CAN 2013 et à la Coupe du monde 2014, qu'il se fasse connaître. Je lui cèderai immédiatement ma place. Il faut être réaliste. Nous n'avons pas de grands joueurs dans notre championnat. Nous sommes donc obligés de faire appel à nos joueurs émigrés mais même ceux-là sont moyens. Il y a un peu plus d'un an, tout le monde était en liesse. Aujourd'hui, on a tiré les couteaux et les haches. Le football est ainsi fait avec des hauts et des bas. Cette équipe nationale qui sortait du néant avait réussi à se qualifier à la CAN et à la Coupe du monde. Soyons responsables et assumons notre rôle d'élus. Je suis devenu esclave de cette fédération alors que j'ai un milliard d'autres choses à faire et que je néglige.» Ce moment d'excitabilité passé la parole a été donnée au président de la commission juridique de la FAF, maître Rachid Bouabdallah, qui a fait lecture des amendements qui ont été portés aux règlements du football, amendements qui ont touché 6 articles dans le football professionnel et 9 dans le football amateur. On signalera que cette assemblée générale extraordinaire, marquée par la présence de 105 membres sur les 109 inscrits, a rendu hommage au club d'El Fedjoudj qui évolue en championnat de la wilaya de Guelma qui a remporté tous les titres de champion dans les jeunes catégories.