Que va faire le nouveau président de la Fédération algérienne de football (FAF) face à la double pression exercée sur lui par la puissante FIFA, d'une part, et par le ministère de la Jeunesse et des Sports, d'autre part, au sujet des statuts de l'institution qu'il gère ? La question mérite d'être posée, parce que lors de son entrevue jeudi à Lausanne avec Joseph Sepp Blatter, Hamid Haddadj s'est vu signifier l'obligation de mettre en conformité avant le 31 mai prochain les statuts de la FAF avec ceux de la FIFA. Selon notre source, le patron du football mondial n'a nullement fait référence au nouveau décret qui régit le fonctionnement des fédérations sportives algériennes, dont certaines dispositions sont en opposition avec les statuts de la Fédération internationale de football, notamment ceux relatifs à la composition de l'assemblée générale et au nombre de mandats du président. À l'instar de toutes les fédérations nationales membres de la FIFA, l'Algérie est appelée à amender les textes régissant la FAF, tel que cela a été décidé lors du congrès du football à Doha en 2003. Bien qu'il n'ait pas fait référence à d'éventuelles sanctions, à savoir la suspension de toutes les compétitions footballistiques mondiales, qui deviendrait automatique en cas de refus de notre pays de s'exécuter, il n'en demeure pas moins que Blatter a été très ferme sur la question. Reste à savoir maintenant, quelle attitude adoptera à l'avenir Yahia Guidoum, le ministre de la Jeunesse et des Sports, qui se voulait intransigeant quant à l'application du contenu du décret à l'ensemble des fédérations sportives. Difficile d'y répondre, quand on remarquera que le premier responsable de la place du 1er-Mai évite de parler de ce sujet depuis quelque temps. Aurait-il mis de l'eau dans son vin, car redoutant des sanctions de la FIFA, qui ne seront que néfastes pour le sport roi national, déjà bien mal en point ? Les éléments de réponse ne sauront tarder, du moment que la FAF doit organiser dans les meilleurs délais son assemblée générale pour répondre à la doléance de Blatter (Voir encadré). Une chose est sûre, le football algérien, qui est au bas de l'échelle, n'avait vraiment pas besoin de pressions supplémentaires alors que ses dirigeants, fédération et MJS compris, ne sont même pas en mesure de lui offrir un entraîneur digne de ce nom à la tête de l'équipe nationale. Ceci étant, le football est pour l'instant la discipline qui pose problème avec les instances internationales du sport, mais il n'est pas exclu que cela se généralise aux autres disciplines, du moment que la FIFA et le Comité international olympique (CIO) organiseront en septembre prochain un séminaire international sur l'ingérence des pouvoirs publics dans la gestion des fédérations nationales avec pour objectif d'y mettre le holà. Le MJS est-il disposé à affronter autant de difficultés ? K. ABDELKAMEL