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Une démolition et des interrogations
La maison de Larbi Ben M'hidi à Biskra n'existe plus
Publié dans Le Temps d'Algérie le 05 - 07 - 2011

La demeure biskrie de Larbi Ben M'hidi a été démolie. Il ne reste que le lopin de terre, nu. La maison qui n'est plus se situait dans le quartier dit «La Gare», en plein centre-ville de Biskra, plus précisément dans l'ex-quartier européen, à 10 mètres du siège de la radio des «Zibans».
La maison où a vécu l'illustre homme, lors de l'installation de sa famille à Biskra, a été démolie en quelques instants, mais c'est tout un patrimoine qui a disparu. Le plus étonnant, c'est l'attitude quasi «je m'enfoutiste» des Biskris.
En effet, en voulant entreprendre un travail dans ce sens, la majorité des personnes que nous avons interrogées ne savait même pas que Larbi Ben Mhidi avait vécu à Biskra. Il a fallu que nous soyons guidés par Chams Eddine Dina, un jeune biskri qui s'intéresse à l'histoire de la région, pour que nous trouvions l'emplacement de la demeure des Ben M'hidi.
Dans le quartier de la Gare, là où l'architecture est de type colonial, les citoyens ont, semble-t-il, fait preuve d'impuissance le jour de l'arrivé du bulldozer qui a démoli la maison des Ben M'hidi. En constatant les dégâts, un vieil homme s'approche vers nous. Si El Hachemi, du haut de ses 80 ans, a commencé par nous relater ses aventures avec Larbi Ben M'hidi.
«Vous savez, Larbi était mon ami. Nous avons fréquenté la même école et nous étions dans le même groupe de scouts musulmans. Il était le plus mature d'entre nous. Les germes du nationalisme étaient déjà en Larbi et ce, dès sa tendre enfance. Je savais qu'il était différent de nous, car, intellectuellement parlant, il nous dépassait de loin. Moi, j'habitais en face de lui.
Quand il voyait l'injustice, il ne l'acceptait pas, à l'exemple de l'écart qui existait entre la population pied-noir et algérienne. Autant d'éléments qui ont poussé Larbi à prendre la direction d'Alger et par la suite rencontrer de vaillants personnages comme Boudiaf et Benboulaid».
Revenant à notre sujet, soit la démolition de la maison des Ben M'hidi, Si El Hachemi ne cessait de regarder son emplacement vide avec un pincement au cœur. «Si je commence à déballer tous les dossiers, ma place serait sûrement en prison.
Comment-ont-il pu la détruire ?» Mais en posant la cruciale question de savoir pourquoi les habitants du quartier n'ont rien fait pour éviter la démolition, un jeune du quartier, trentenaire, s'invite dans la discussion et tonne : «Le citoyen ne pouvait rien faire. La décision venait d'en haut. Tout a été calculé pour la démolir sans que personne ne s'ingère et sans que le propriétaire ne s'en inquiète». Et à Si El Hachemi d'ajouter : «Seul Mohamed Chérif peut vous donner la vraie version».
«Nous étions prêts à mettre le paquet»
Mohamed Chérif est le doyen des moudjahidine de Biskra. Il est membre de l'organisation éponyme et président de l'Association du 1er novembre 1954. Ceux qui le connaissent nous ont dirigés vers son domicile. Il habite à Haret El Oued, nom donné en référence à Oued Sidi Zerzour.
M. Chérif nous a chaleureusement reçus chez lui, dans le respect total de la tradition biskrie. En ce jour, veille de ses 80 ans, il nous a indiqué que «l'organisation a tout fait pour sauver la maison et éviter sa démolition. Nous avons maintes fois expliqué au propriétaire que cette demeure est un patrimoine à sauvegarder. Mais à chaque fois il a refusé de revenir sur sa décision.
Lorsque nous lui avons proposé d'acheter la maison et de l'inscrire au nom de l'organisation pour la transformer en musée, là aussi, il n'a pas changé d'avis. Et je peux vous dire que nous étions prêts à mettre le paquet. Mais sans succès.
Le propriétaire a campé sur sa position. Il a fini par démolir la maison. En plus de cela, il avait toutes les pièces légales pour une telle opération». Notre interlocuteur pense que seule l'intervention du président de la République aurait permis la sauvegarde de la maison des Ben M'hidi. «Ici à Biskra, personne n'a pu convaincre le propriétaire de laisser la maison en l'état.
Peut-être qu'il aurait fallu des travaux d'entretien ou quelque chose dans ce genre, mais seule une intervention du chef de l'Etat aurait pu éviter cette catastrophe, ou plutôt ce drame, car c'est comme si on tuait pour la seconde fois ce grand homme».
M. Chérif, qui rédige actuellement ses mémoires (il était sous le commandement de Mustapha Ben Boulaid durant la guerre de Libération), nous a indiqué d'un autre côté que «comme la maison en question n'est pas un bien des Ben M'hidi,
le propriétaire est juridiquement en droit de la vendre, de la démolir pour une nouvelle construction ou tout simplement vendre le lot de terrain une fois les gravats dégagés». Si les moudjahidine de la région étaient prêts à mettre le paquet pour acheter la maison, peut-on dire que le propriétaire a cédé à la tentation ?
Le propriétaire n'a pas d'argent
Le propriétaire, M. Boudaha, était introuvable. Mais une personne, se présentant comme son cousin, a bien voulu nous donner la version de la famille. «Il ne pouvait pas l'entretenir. Il n'a pas d'argent. Il a maintes fois fait appel aux autorités pour l'aider à la restaurer.
Personne ne lui a répondu favorablement, ni le ministère des Moudjahidine, ni le ministère de la Culture. Face à ce silence radio, il a préféré la démolir. Quant à la plaque, qui relate le parcours de Larbi Ben M'hidi, il promet de la donner au prochain propriétaire pour que celui-ci l'accroche de nouveau sur le mur».

Une volonté occulte pour effacer la mémoire
M. Alloula, un historien connu à Biskra, est contre les deux versions avancées. De son point de vue, il y a «présentement une volonté occulte qui voudrait effacer de la mémoire collective des Algériens le siècle de domination coloniale, l'épisode de la guerre de Libération et particulièrement le nom des leaders et héros de la Révolution».
Fils de chahid tombé au champ d'honneur en 1957, M. Alloula estime d'autre part que «l'histoire ne s'achète pas, elle se préserve. Chose que beaucoup de jeunes ne comprendront pas, mais que les responsables font semblant d'ignorer».


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