L'Egypte est à la croisée des chemins. Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) est de plus en plus rejeté par les populations, notamment son chef accusé «d'homme» de Hosni Moubarak et d'allié des Occidentaux. Dans cette situation de chaos, le ministre égyptien des Affaires étrangères Mohammed Al-Orabi a démissionné samedi. Le Premier ministre Essam Sharaf doit présenter demain un nouveau gouvernement pour tenter d'apaiser la contestation qui dure depuis une semaine dans le centre du Caire. Essam Charaf, dont l'arrivée à la tête du gouvernement en mars avait été saluée par les mouvements opposés à Hosni Moubarak, fait face à une vague grandissante de mécontentements, de même que le CSFA, qui dirige l'Egypte depuis la chute de l'ancien président le 11 février. M. Orabi a indiqué qu'il présentait sa démission «pour épargner au Premier ministre tout embarras pendant les négociations sur le remaniement en cours», a indiqué l'agence d'Etat Mena. L'armée égyptienne, en charge du pays depuis la chute en février du président Hosni Moubarak, a promis de limiter le recours aux tribunaux militaires pour juger les civils, accédant ainsi à l'une des principales revendications des manifestants. Dans un communiqué publié samedi soir sur sa page Facebook, le Conseil suprême des forces armées, qui dirige le pays, s'est engagé à ne juger devant des tribunaux militaires que les affaires de viols, d'agressions de policiers et d'attaques armées. Les manifestants rassemblés sur la place Tahrir au Caire ont pris à partie samedi dernier l'un des chefs de l'armée qui tentait de s'adresser à eux, le contraignant à rebrousser chemin. Des témoins ont raconté que le général avait dû écourter sa visite après avoir été raillé par des manifestants scandant des slogans antimilitaristes. Les Egyptiens qui ont participé à cette journée de mobilisation baptisée «Vendredi du dernier avertissement» entendaient réclamer un plan clair et transparent pour la transition au sommet de l'Etat, accusant les militaires d'avoir accaparé le pouvoir.