Le huitième round des négociations informelles qui ont eu lieu du 19 au 21 juillet dernier à Manhasset (New York), entre le Maroc et le Front Polisario, ont pris fin hier sans aucun progrès susceptible d´ouvrir la voie vers un accord politique sur le futur statut du Sahara occidental occupé depuis 1975 par le Maroc. Les deux parties ont campé sur leurs positions, le Maroc s´en tenant à son plan d´autonomie comme unique base de travail, et le Front Polisario exigeant la tenue d´un référendum d´autodétermination comme stipulé dans toutes les résolutions du Conseil de sécurité de l´Onu sur cette ancienne colonie espagnole. Malgré l´absence de progrès sur le terrain diplomatique, le communiqué publié hier par le représentant personnel du secrétaire général de l´Onu, Christopher Ross, évite de conclure à l´échec, comme ce fut le cas depuis le premier round. Le représentant de l´Onu a valorisé le «climat de travail» et l´acceptation par les deux belligérants d´aller vers un neuvième round en septembre prochain, après le début des travaux de l´Assemblée générale des Nations unies. Le diplomate américain a tenu à rappeler à travers son communiqué que «pour trouver une solution juste, durable et mutuellement acceptable dans le respect du droit à l´autodétermination du peuple sahraoui», les deux parties impliquées dans le conflit du Sahara occidental doivent approfondir leurs positions respectives «sur le fond du problème qui est le statut final du territoire sahraoui.» Questions périphériques M.Christopher Ross a évoqué quelques «timides progrès» dans ces négociations «sans en révéler les détails», mais qui ne sont pas de nature à faire sortir le dialogue de l´impasse actuelle. Cette paralysie est due au fait que la délégation marocaine s´est contentée de débattre de «questions périphériques» comme l´éducation, la santé et l´environnement, selon l´expression utilisée par le représentant du Front Polisario à l´Onu, Ahmed Boukhari, dans sa déclaration à l´agence de presse espagnole Efe. Selon M.Boukhari, «ces questions périphériques sont importantes», mais «le Maroc refuse toujours d´aborder la question du référendum d´autodétermination qui est le problème de fond». En conséquence, le diplomate sahraoui n´a pas caché sa «frustration» face à l´intransigeance affichée par le Maroc sur son rejet de ce principe du droit international appliqué à tous les territoires coloniaux. Les obstacles dressés par la France Les appréhensions exprimées par la délégation sahraouie à la veille de la tenue de ce huitième infructueux round se sont vérifiées. A l´ouverture des négociations mercredi, M. Ahmed Boukhari, membre de la délégation sahraouie aux négociations de Manhasset, s´était montré persuadé que la délégation marocaine adoptera une «position inflexible» surtout après avoir monté le scénario de la régionalisation, le 1er juillet dernier, pour imposer sa politique du fait accompli au Sahara Occidental. «L´Onu est parvenue à la conclusion que pour faire avancer ces négociations, l´avis du peuple sahraoui est incontournable», avait estimé le représentant sahraoui à Efe, en rejetant la responsabilité sur la France qui encourage l´occupant marocain à «dresser des obstacles destinés à empêcher la tenue d´un référendum d´autodétermination au Sahara occidental».