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Yacef Saâdi, Kassa Aissi et l'ONM contre l'assimilation du FLN à une organisation terroriste Colloque international sur les victimes du terrorisme à Paris
L'assimilation du Front de libération nationale (FLN) aux organisations terroristes comme celles d'Al Qaida par l'Association française des victimes du terrorisme (AfVT.org) dans le cadre d'un colloque international prévu les 15, 16 et 17 septembre 2011 à Paris a été vivement dénoncée hier par les responsables politiques et moudjahidine algériens invitant les organisateurs à renoncer à cette «comparaison indigne dans l'histoire de la guerre de libération». L'action de tenir une rencontre internationale sur les victimes du terrorisme dans le monde à l'initiative de l'association française risque de porter un coup dur aux rapports algéro-français d'autant plus que le colloque en question sera tenu sous le haut patronage du président français Nicolas Sarkozy. La manifestation sera abritée par l'école militaire de Paris. L'association française des victimes du terrorisme a décidé de tenir cette année son 7e Congrès international à Paris, après avoir sillonné plusieurs capitales européennes. Elle compte réunir des victimes de plus de 30 attentats perpétrés de 1956 à 2011. Le premier attentat «terroriste dans l'histoire» cité dans le programme du colloque est celui qui a ciblé le Milk Bar à Alger le 30 septembre 1956. Un attentat qui a été perpétré par les révolutionnaires du Front de libération nationale, dont les principaux exécutants étaient Yacef Saadi, Zohra Drif, Samia Lakhdari et Djamila Bouhired. L'attentat constituait une «mission indispensable face aux atrocités de l'armée coloniale criminelle», a tenu à rappeler Yacef Saadi, s'exprimant hier au Temps d'Algérie suite à notre sollicitation. Pour le révolutionnaire, la citation de «cet attentat organisé par le FLN dans le programme de la manifestation comme acte terroriste n'est pas «aléatoire et spontané». «Les responsables du pouvoir français, notamment les anciens pieds-noirs nostalgiques de l'Algérie française n'admettent pas à ce jour leur défaite en Algérie et veulent recardrer l'histoire à leur guise. Le procédé est connu, à savoir celui de remuer dans le passé et de taxer le FLN d'organisation terroriste. Ce qui n'est pas nouveau en soi. Mais, cette fois-ci, ils ont dépassé les limites du tolérable en assimilant les moudjahidine du FLN aux terroristes d'Al Qaïda. C'est indigne et inadmissible de penser à cette idée ignoble et condamnable. Nous avons mené une lutte de libération pour un peuple opprimé pendant plus d'un siècle par une armée coloniale des plus puissantes au monde. Nos moyens de lutte étaient inégaux et les massacres commis par l'armée coloniale envers les populations algériennes sont des crimes contre l'humanité», a tenu à dénoncer le révolutionnaire Yacef Saâdi en ajoutant qu'il n'est pas «tellement surpris» par ces «manœuvres délibérées orchestrées par des responsables du pouvoir français qui n'arrivent pas à admettre leur défaite militaire, diplomatique, humaine et historique durant la guerre de libération 1954-1962». Pour Yacef Saâdi, «les anciens responsables français resteront éternellement de mauvais perdants, car ils sont victimes de leur haine envers le peuple algérien». Le président de l'Organisation nationale des moudjahidine, Saïd Abadou, se dit, pour sa part, également «non surpris de cette assimilation du FLN à une organisation terroriste comme Al Qaïda». «On connaît très bien nos adversaires (les anciens militaires français) et leurs techniques de guerre impliquant les médias, les ONG, l'affaiblissement psychologique de pseudo-historiens, de faux témoignages et de propagande. Ils ne pourront jamais nous vaincre. L'histoire, la vraie, pas celle enseignée en France et dans les autres pays alliés à leur fausse cause, retiendra la leçon de courage et de lutte perpétuelle du peuple algérien, malgré la puissance matérielle et militaire de l'adversaire. C'est inadmissible d'évoquer l'histoire noble du FLN dans le cadre d'un séminaire sur le phénomène du terrorisme», a relevé Saïd Abadou, qui estime que «les algériens résisteront à toutes ses campagnes de dénigrement». Kassa Aissa : «Nous avons affaire à la juiverie et aux sionistes français» De son côté, le porte-parole du FLN, Kassa Aissa, a indiqué, sur un ton ironique, que «c'est encore une affaire de juiverie et de sionisme. Lier de manière aussi banale l'histoire du FLN au terrorisme international révèle les intentions malsaines des organisateurs. C'est l'éternel recommencement de la polémique sur la guerre de libération nationale. Il est inconcevable de débattre du thème du terrorisme en évoquant un attentat perpétré à Alger en 1956. Le FLN a eu recours à ces techniques, car il s'agissait d'une action de libération du peuple. C'était une mission noble pour une cause juste». Le porte- parole du vieux parti invite les organisateurs français à revoir leur programme et à être loyalistes en vers «l'histoire, eu égard aux crimes contre l'humanité commis par les militaires français en Algérie». «Nous sommes en droit aussi de dire que les forces aériennes françaises sont des forces terroristes lorsqu'elles bombardent en ce moment des civils libyens ou afghans. Mais, personnellement, je sais que nous n'avons pas affaire au peuple français dans cette machination, mais à des responsables nostalgiques de l'Algérie française et des personnes qui cultivent la haine et le mépris en vers les algériens, les arabes et les africains de manière générale. Ces personnes veulent regarder l'histoire à leur manière, puisqu'ils n'évoquent pas les actes criminels de l'armée sioniste dans les territoires occupés en Palestine. Nous avons compris depuis longtemps les desseins de ces personnes qui agissent dans les cercles du pouvoir français», a ajouté M. Aissa, convaincu que la cause algérienne restera à jamais gravée dans l'histoire.