Les petites bourses devront se passer de la viande dans leur chorba suite à la hausse vertigineuse des prix aussi bien de la viande rouge que blanche. La viande surgelée locale promise par Proda n'est pas encore disponible à Ain Defla. De nombreux commerçants du surgelé affirment que les produits commercialisés par cette entreprise ne sont pas disponibles sur le marché de gros à travers la wilaya. Les bouchers spéculateurs taxent la viande ovine à 900 DA le kilo, la bovine à 800 DA, le bifteck à 1200 DA, le foie à 1500 DA, alors que la viande caprine varie entre 500 et 650 DA le kilo. "A ce prix là, je me contenterais d'un dé de jumbo à 30 DA", affirme Aâmi Tayeb dont la pension de retraite n'excède pas les 12 000 DA le mois. Les prix des viandes blanches ont connu également des hausses qui varient d'une commune à une autre. Au chef lieu de la wilaya, le poulet vidé est passé de 260 DA le kg à 330 DA, alors qu'il est proposé à 250 DA au niveau des communes de Rouina, Djelida et El Attaf. Le prix de l'escalope de dinde a atteint les 850 DA, tandis que le poulet vif que l'on retrouve pratiquement au niveau des grandes agglomérations, malgré l'interdiction de sa commercialisation par les pouvoirs publics, est cédé entre 250 et 270 DA le Kg. "Mêmes les abats de volailles très prisés pour la techtchouka s'enlèvent sous le comptoir et à des prix frôlant l'imaginaire. Les abats de dinde, gésier, estomac et foie sont proposés à 550 DA le kg alors que ceux du poulet sont fixés à 300 DA le Kg", affirme un consommateur. Sadek, un handicapé sans emploi, ne désespère pas, puisqu'il compte se procurer une chorba avec de la viande au niveau du restaurant de la " rahma ". " Ils sont nombreux comme moi à prendre leur chorba au niveau de ces restaurants", dit-il avec un air d'assurance. D'autres nécessiteux qui par dignité ou par orgueil ne se ravitailleront pas au restaurant de la rahma. Ils se contenteront d'une " chorba blech". "Je ne mange de la viande qu'une foi tous les 2 ou 3 mois, alors je peux m'en passer durant le ramadhan", affirme un citoyen démuni.Les nantis quant à eux ne se privent pas de consommer de la viande et de la payer au prix fort.